Et si demain, mon professeur était une IA ? C’est encore de la science-fiction, mais alors que l’Education nationale peine à séduire de nouveaux professeurs, l’utilisation d’avatars pour enseigner pourrait bien présenter quelques avantages. L’an prochain, le ministère a encore réduit le nombre de postes proposés au concours. La baisse atteint 4,8 % pour le Capes. Sont les plus touchés l’allemand, la physique chimie, les mathématiques, les lettres classiques et modernes et l’éducation musicale. Des disciplines qui ont traditionnellement des problèmes de recrutement.

L’idée n’est pas tant de remplacer les professeurs que de les aider à mieux appréhender une classe, parfois surchargée. Et de faire reculer l’échec scolaire ? « Chaque professeur a une manière d’enseigner particulière, qui parfois ne passe pas avec l’ensemble des élèves », constate Etienne Genvrin, fondateur de Edailabs, une start-up dans ce domaine de l’apprentissage de langue et créateur de l’application Speekoo. « La technologie nous permet aujourd’hui de créer un professeur virtuel, qui comprendrait la manière d’apprendre de chacun de nous. Un professeur qui donnera envie d’apprendre. » L’IA n’est pas là pour remplacer les professeurs, mais pour les aider sur certaines tâches.

L’anglais, mais pas l’allemand
Des start-up travaillent aujourd’hui à la création d’avatars pour l’apprentissage notamment des langues. L’avatar prend ici la forme d’une jeune femme de 25 ans, brune et avenante, avec un faux air de maîtresse d’école. Pour l’instant, l’application Klea AI Teacher de edailabs ne permet encore que de faire l’apprentissage de l’anglais. « Les modèles de langage pour entraîner l’IA sont assez complexes, hormis pour l’anglais », explique Etienne Genvrin. « Ils sont moins performants – pour l’instant – pour l’allemand ou l’espagnol. Mais c’est aussi le cas pour les modèles de voix », nécessaire pour l’interaction avec les utilisateurs de l’application. « Pour créer un avatar, il faut une voix, et celles-ci sont très peu performantes en dehors de l’anglais ». Mais nous ne sommes encore qu’au début de l’histoire. L’IA pourra se perfectionner, notamment dans la prise en compte des accents.

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