Volocopter, pionnier allemand des taxis volants électriques, a annoncé qu’il déposait le bilan. Malgré des difficultés financières et une concurrence accrue, l’entreprise maintient ses ambitions et prévoit un lancement commercial de son modèle-phare, le Volocity, dès 2025. Ce revers souligne les défis structurels d’un secteur en pleine mutation.

Le ciel s’assombrit pour Volocopter, pionnier allemand des taxis volants. Malgré des efforts soutenus pour lever des fonds, l’entreprise a annoncé le 30 décembre avoir déposé une demande de procédure d’insolvabilité auprès du tribunal de Karlsruhe. Ce revers majeur met en évidence les défis financiers et technologiques du secteur des eVTOL (aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux).

Un projet prometteur freiné par le manque de fonds
Fondée en 2011, Volocopter s’était imposée comme une figure de proue dans le développement des taxis volants. Son modèle-phare, le Volocity, est un taxi volant biplace électrique, capable de parcourir jusqu’à 20 kilomètres. Présenté en 2019, il incarne, selon Volocopter, l’avenir d’une mobilité urbaine durable.
Cependant, faute de certification, l’entreprise n’a pas pu réaliser des vols de démonstration lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, une opportunité manquée pour s’imposer sur le marché. En avril dernier, Volocopter avait déjà signalé des problèmes de financement, bien qu’elle ait levé près de 250 millions d’euros depuis 2021. Malgré un soutien notable de Mercedes-Benz et du constructeur chinois Geely, ces efforts se sont révélés insuffisants pour garantir la viabilité à long terme.

Une procédure d’insolvabilité pour rebondir
Sous la direction de Tobias Wahl, l’administrateur provisoire nommé par le tribunal, Volocopter espère restructurer ses activités d’ici fin février 2025. « Nous travaillerons à un plan de restructuration ambitieux pour attirer de nouveaux investisseurs et assurer l’avenir de l’entreprise », a-t-il déclaré.
L’entreprise reste optimiste quant à ses objectifs. Elle prévoit toujours le lancement commercial du Volocity dès 2025, après avoir rempli 75 % des critères de certification requis par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). Un modèle plus grand, capable d’accueillir cinq passagers, est prévu pour 2027.

Un secteur européen sous pression
Les déboires de Volocopter illustrent les difficultés économiques et technologiques des start-up européennes face à la concurrence mondiale. En Allemagne, Lilium, un autre acteur majeur des eVTOL, a également connu des moments critiques avant d’être sauvé in extremis par un consortium d’investisseurs européens et nord-américains en cette fin d’année.
Alors que la Chine et les États-Unis soutiennent activement leurs industries, les startups européennes peinent à mobiliser des fonds suffisants pour rivaliser. « Dans un secteur aussi complexe et capitalistique, un soutien public est essentiel », a rappelé Dirk Hoke, PDG de Volocopter. Une demande d’aide adressée au gouvernement allemand cet été est restée sans suite.

Un avenir incertain mais ambitieux
Malgré ces épreuves, Volocopter refuse de renoncer à son ambition de révolutionner la mobilité urbaine. La start-up poursuivra ses opérations pendant la procédure d’insolvabilité, espérant convaincre de nouveaux investisseurs.

Reste à voir si cette restructuration suffira à redonner des ailes à l’entreprise et à maintenir l’Europe dans la course de l’innovation aéronautique.

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