Monthly Archives: December 2024

La Saint-Jacques de Saint-Brieuc, de la pénurie à l’abondance

Ici, on l'appelle l'or blanc. La baie de Saint-Brieuc est l'un des gisements naturels de coquilles Saint-Jacques les plus importants en Europe. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Si la pêche de la coquille est devenue une institution, personne ne s'y intéressait vraiment avant les années 1960. Iroise Mathonnet, qui travaille au comité des pêches des Côtes-d'Armor, est trop jeune pour s'en souvenir mais elle connaît l'histoire. « Au début des années 1960, il y avait à peine une cinquantaine de bateaux qui pêchaient la coquille dans la baie. Mais dix ou quinze ans après, dans les années 1970, on est monté jusqu'à 460 bateaux. » De quoi entraîner une surpêche et une possible extinction des coquilles, devenues incapables de se reproduire suffisamment vite. C'est l'Ifremer, l'institut français de recherche chargé de la surveillance des océans, qui a sonné l'alarme pour empêcher de tarir complètement le gisement. Avec, à la clé, des règles draconiennes : une période de pêche limitée dans l'année entre octobre et avril, deux jours de pêche maximum par semaine et un temps de pêche sur place qui ne doit pas dépasser une heure (c'était quarante-cinq minutes jusqu'à l'an dernier). Un des plus vieux pêcheurs de la baie Par ailleurs, les pêcheurs n'ont pas le droit de commercialiser des coquilles dont le diamètre est inférieur à 10,5 centimètres, ce qui suppose d'adapter le diamètre des dragues, ces anneaux de fer attachés les uns aux autres, qui sont plongés dans la mer pour remonter les mollusques. Autant de contraintes qu'il a fallu faire accepter aux pêcheurs, progressivement et au fil des ans. LIRE AUSSI : La pêche à la coquille Saint-Jacques ravive les tensions franco-britanniques David Desbeaux, le propriétaire du « Balbuzard », un bateau de 16 mètres - l'un des plus grands de la baie -, est l'un d'eux. Son navire est équipé de dragues pour la pêche à la coquille mais aussi de filets pour pêcher le lieu jaune ou la lotte, également présents dans la baie. Il faut être au moins trois pour partir en mer sur « Le Balbuzard », deux pêcheurs pour jeter les dragues à la mer et les relever, un troisième pour conduire le bateau et manoeuvrer les câbles des dragues. Ce matin de décembre, alors qu'il fait encore nuit noire au port de Saint-Quay-Portrieux, à 6 heures du matin, c'est le père de David Desbeaux, Bernard, qui est posté au gouvernail. Il connaît bien ce bateau, construit en 1988, car ce fut le sien avant de revenir à son fils. A 72 ans, Bernard Desbeaux est l'un des plus anciens pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc, qu'il sillonne en bateau depuis qu'il est adolescent. David Desbeaux est le propriétaire du « Balbuzard », un bateau de 16 mètres qui est l'un des plus grands de la baie.Juliette Pavy pour « Les Echos » « Mes parents voulaient que je reprenne leur restaurant, mais je préférais passer mes journées en mer, avec les pêcheurs, sans qu'ils n'en sachent rien », dit-il le sourire en coin. Les règles étaient moins strictes à l'époque. Pourtant, il ne viendrait pas à l'idée à ce pêcheur expérimenté de déroger à la réglementation actuelle car il a connu les périodes où guettait la pénurie. « Avant, on passait parfois plus de cinq heures à laisser traîner les dragues dans la mer pour quelques centaines de kilos de coquilles à peine », se souvient-il. La situation est tout autre aujourd'hui. Ce mercredi, il n'a pas fallu plus de deux fois huit minutes de traits - le passage des dragues en fond de mer - pour ramasser 1 tonne et demie de coquilles. Il faut dire que Bernard Desbeaux connaît la zone comme sa poche et sait repérer les meilleurs « spots » de pêche en fonction des vents, de la période de l'année… Un sacré atout, notamment les jours où la météo n'est guère clémente, les vagues impressionnantes et les fonds marins chamboulés par la tempête Darragh. LIRE AUSSI : Côtes-d'Armor : une seconde vie pour les filets de pêches et les coquilles d'huîtres Nul besoin de s'inquiéter du contrôle de la durée de la pêche, qui se fait par avion au-dessus de la baie et auquel les 20 bateaux qui sont sortis ce matin - sur 238 licenciés pour la coquille Saint-Jacques dans la baie - doivent se conformer. Les soixante minutes de pêche sont largement respectées. Le critère de temps n'est plus un sujet. Le volume, en revanche, est dépassé. Car chaque bateau ne peut rapporter au port plus d'une tonne de coquilles. Les sacs d'une trentaine de kilogrammes qui sont débarqués au retour de chaque navire sont dûment étiquetés et pesés pour tracer la quantité exacte de coquilles pêchées par bateau. Le reste, c'est-à-dire les coquilles les plus petites bien qu'elles soient au-dessus du calibrage autorisé, est rejeté à la mer. La baie de Saint-Brieuc est le meilleur exemple en France d'une gestion concertée avec les pêcheurs. Sabine Roux de Bézieux, Présidente de la Fondation de la mer David Desbeaux et Christian Scillard, son salarié, passent ainsi plus de temps en mer à trier leurs coquilles pour les rejeter à la mer et les laisser grandir, qu'à les pêcher. Au passage, on débarque aussi les quelques araignées qui se sont prises dans les dragues. Mais la pêche à la coquille entraîne peu de prises accessoires car la Saint-Jacques est très abondante désormais et recouvre une grande partie des fonds de la baie. David Desbeaux trie les coquilles Saint-Jacques à bord du « Balbuzard » en baie de Saint-Brieuc, le 11 décembre.Juliette Pavy pour « Les Echos » Les efforts ont donc payé. Preuves scientifiques à l'appui. L'Ifremer contrôle en effet scrupuleusement au début de chaque saison, en octobre, la biomasse des coquilles présentes dans la baie. En 2014, la biomasse exploitable s'élevait à 23.000 tonnes de coquilles à Saint-Brieuc, elle est passée à plus de 80.000 tonnes en septembre 2024, un niveau qualifié d'historique. « On a multiplié par plus de 5 la biomasse en dix ans », s'enthousiasme Iroise Mathonnet, qui voit dans ces chiffres une belle récompense du travail mené par le comité des pêches. Celui-ci a beaucoup poussé pour la mise en oeuvre et le respect des règles de cette pêche durable dont les prémisses remontent à la fin des années 1970. Sur ce volume de biomasse disponible, 7.200 tonnes ont été effectivement pêchées pendant la saison précédente. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Pêche : faire ce que l'on dit ! Même les éoliennes, qui tournent dans la baie depuis l'an dernier et qui ont cristallisé comme ailleurs les critiques de certains riverains, n'ont pas entamé l'engagement des pêcheurs. « Les éoliennes ont été installées dans des zones où les eaux sont très dures, les coquilles n'aiment pas ça, elles ne sont pas là-bas », explique Bernard Desbeaux. Les seuls qui pourraient vraiment gâcher la fête sont les calamars, de plus en plus nombreux du fait du réchauffement de la température de la mer. Pour l'instant, la baie a été plutôt épargnée par la présence de ces « nuisibles », mais la pêche aux homards, qui se pratique aussi à Saint-Brieuc, est mauvaise cette année. Certains pêcheurs y voient l'oeuvre de ces poulpes, qui apprécient manifestement les mets les plus raffinés. Le Comité des pêches mesure les tailles de coquilles pour réaliser un suivi de la population et du repeuplement de la baie de Saint-Brieuc.Juliette Pavy pour « Les Echos » Cerise sur le gâteau, la pêcherie de Saint-Brieuc a aussi reçu depuis 2022 le label MSC. Un label décerné par le Marine Stewardship Council, une ONG internationale qui incite les pêcheries, mais aussi les acteurs de la transformation des produits de la mer, à mieux tenir compte des stocks de poissons et de leur durabilité. En France, 14 pêcheries ont déjà été labellisées par le MSC, mais celle de Saint-Brieuc est la seule à avoir ce label en France pour la coquille Saint-Jacques. Les pêcheurs de coquille de la baie de Seine sont, eux, en cours d'évaluation. « L'évaluation d'une pêcherie dure entre douze et dix-huit mois sur la base de plus de 20 critères, notamment le niveau des stocks, l'impact de la pêche sur les écosystèmes et la gestion des pêcheries. L'évaluation se fait en coordination avec l'Ifremer, qui établit le niveau des stocks. Nous évaluons toujours une espèce donnée, sur une zone donnée », détaille Roxanne Dollet, qui travaille pour le MSC en France. LIRE AUSSI : Les armateurs bretons misent sur le label MSC pour relancer le thon en boîte L'intérêt pour la pêcherie de Saint-Brieuc est davantage réputationnel qu'opérationnel car la gestion durable des stocks est déjà une préoccupation ancienne. « Cela permet de voir nos efforts reconnus et de les maintenir dans le temps », explique Iroise Mathonnet. Le MSC vérifie en effet chaque année que les critères d'attribution du label, notamment le niveau des stocks et leur reconstitution, sont toujours respectés. Une habile façon de continuer à faire respecter des règles très contraignantes, notamment vis-à-vis de ceux qui, au regard des stocks actuellement historiques, s'aviseraient de vouloir passer outre.

By |2024-12-28T10:10:44+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Why most marketers are using AI wrong (and how to fix it)

A year ago, we had perfect jobs at LinkedIn – fascinating work, great pay, and the stability we needed with small children and big mortgages. Then we saw something that made us walk away from all of it. What we saw was the convergence of two revolutions: generative AI and marketing science. For the past year, we’ve been mostly silent about AI. Why? Because we were too busy using it, every minute of every day. We’ve been partnering with the most elite marketing organisations to discover where AI fails, where it excels and – most importantly – what jobs it should do. Today, we’d like to share our ‘three laws of leverage’. These laws separate organisations using AI for strategic advantage from those who are just playing with the newest tactical toy. Think of it as a field guide from marketing’s future. The conductor’s code: amateurs vs experts Imagine yourself sitting down at a Steinway grand piano. What kind of music will you play? Should we expect Bach’s Goldberg Variations, or Chopsticks? If you can only play Chopsticks, is that because the Steinway is broken, or because you’ve never practised the piano? Switch the instrument in this analogy for AI and you’ll find one of the great misconceptions at the heart of the AI conversation: the idea that using AI requires no skill or practice. In fact, the amount of leverage that AI creates is proportional to the skill of its player. We’ve probably logged over 500 hours practising the AI piano, and we’ve gotten pretty good, if we do say so ourselves. But we are mere toddlers compared to our chief technical officer, Brian Watroba, who might as well be Mozart. We can play a single melody; Brian can conduct a symphony. Like a master conductor who knows when to bring in each section of an orchestra, Brian can orchestrate a wide variety of AI models to play music far beyond our reach. Different models at different ‘temperatures’ excel at different tasks. Think of them as sections in your AI orchestra. Conductors mark their score with dynamics – from pianissimo (very soft) to fortissimo (very loud). AI experts mark their code by controlling each model’s ‘temperature’. The temperature determines how creative or conservative the outputs will be. A low temperature produces careful, predictable responses. Ask AI to tell you a bedtime story, and the low-temperature model will say: “Once upon a time, there was a princess in a castle.” If you set the temperature higher, you’ll encourage unexpected leaps, like: “Once upon a time, Cat Stevens flew an avocado to Saturn.” Different models at different temperatures excel at different tasks. Think of them as sections in your AI orchestra. Some are like the brass section, powerful at computational performance and logical reasoning. Others are like the strings, bringing nuance and artistry to writing and creative tasks. Imagine you’re analysing concepts for a new ad campaign or a new product. The brass section can work at a low temperature (0.2) to calculate the financial value of relevant category entry points. Then you can turn to your string section, at a higher temperature (0.6), to brainstorm unconventional ways to win in those specific buying situations. Today, most marketers think ‘AI’ means ‘ChatGPT’. But ChatGPT is just one of many models, and its temperature is pre-set to standardise the outputs. That’s a major limitation. So remember, when someone says “AI can’t do X”, what they’re really saying is “I can’t get AI to do X”. They’re confusing an unskilled player for a broken piano. Three revolutions are converging but only good marketers will benefit The Picasso prophecy: right answers vs right questions In 1968, an interviewer asked Pablo Picasso what he thought about computers. “Computers are useless,” he scoffed. “They can only give you answers.” With all due respect to Pablo, he did a pretty shitty job anticipating the computer revolution. But he did a fantastic job anticipating the AI revolution. Which brings us to our second law: the leverage AI creates is proportional to the combined skill of the marketer and the programmer. Instead of debating what AI should do, most of us are fixated on what AI can do. But we’re missing an essential truth: AI is the dumbest it will ever be, and it’s already as smart as many PhDs. The real challenge isn’t what AI can do – AI can increasingly do anything – it’s what AI should do. As answers become abundant, the competitive edge will belong to the marketers who know how to ask smarter questions than their rivals. Take brand health, for example. We’ve found that synthetic audiences can measure brand awareness with remarkable accuracy – correlations routinely above 0.80. But when we share this data with clients, we hit a more fundamental problem: awareness isn’t actually that useful. AWS has near 100% awareness among tech decision-makers, but that doesn’t tell their marketing team anything about how to drive growth. What matters is mental availability: does AWS come to mind when a startup needs to scale quickly, when an enterprise faces security challenges, or when a business outgrows its current cloud infrastructure? Pure awareness tells you if people know your brand exists. Mental availability tells you if they’ll think of AWS when it matters. Now, without AI, you could maybe field one mental availability study a year, for a single market and category. With AI, you can field 100 studies a year, across 20 different categories and 50 different markets. But first you need to know to ask for mental availability instead of awareness, which means you need to have studied the literature on marketing effectiveness. We are constantly reminded of that scene in the Dark Knight, where the Joker compares himself to a dog chasing a car. “I wouldn’t know what to do with one if I caught it!” AI will make data much easier to catch. But data is only valuable when it drives decisions. The synthetic strategy: hard jobs vs easy jobs Would you like to have a robot mop your floors or visit the Amalfi Coast for you? Would you rather AI write your advertising copy or run your market segmentation? Our last law: the gains from AI are proportional to the difficulty of the marketing task. And no task is riper for AI-generated disruption than… strategy. That’s right, we’re talking about the art and science of segmentation, targeting and positioning (STP). ‘It’s not a slam dunk’: How will AI impact segmentation and targeting? Traditional marketing strategy has always been a costly, time-consuming nightmare. Consultancies charge hundreds of thousands of dollars for months of painstaking work. You need massive customer samples, extensive surveys and complex analyses to identify market segments. Targeting workshops, competitive mapping, endless positioning debates – the process is so unpleasant that most marketers skip strategy altogether and hop right into tactics. If you give AI your hardest jobs – like segmentation, targeting and positioning – the gains can be revolutionary. After six months and £600,000, BCG will hand you a static strategy. And, if your sales teams reject the targeting priorities or your positioning becomes outdated, you’ll do what most marketers do: put the 600-slide deck in a drawer and never think about it again. Now instead of a man-made strategy, imagine a lab-grown strategy, built by an advanced AI system. The lab-grown version won’t just be faster and cheaper to produce – the time and money saved are staggering, but amazingly, that’s not even the main benefit – the real revolution is turning strategy development from an annual event into an ongoing conversation. With AI, you can rapidly test different strategic combinations, experimenting with various segment definitions, target prioritisations and positioning territories until you find the most profitable combination of choices. Then you can take these options to internal stakeholders, incorporate their feedback and generate new variations in real-time. And when market conditions shift, you can evolve your strategy to stay current, with the click of a button. Today, marketers are myopically focused on using AI for easy tasks like writing social posts. But if you give AI your easiest jobs, the efficiency gains will be limited. If you give AI your hardest jobs – like segmentation, targeting and positioning – the gains can be revolutionary. The real bubble is about to burst We love a hot contrarian take more than anyone. But “AI is over-hyped” might be the coldest take in the marketing universe. We’ve spent the last year developing lab-grown marketing strategies for top brands. And let us tell you with extreme confidence that AI isn’t over-hyped. If anything, it’s under-hyped. The bubble isn’t in AI – it’s in AI denial. Most marketers are treating AI like a copywriting assistant instead of a strategic mastermind. That’s the real bubble. And it’s about to burst. If you’re not getting leverage from AI, consider our key principles: Are you approaching it like a conductor, orchestrating different models for different tasks? Are you using AI to chase the wrong data or to make the right decisions? And most importantly, are you deploying AI against marketing’s hardest challenges – like strategy – rather than its easiest tasks? The orchestra awaits. Are you ready to conduct?

By |2024-12-28T10:08:18+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Tourisme spatial : Accor et Orbite s’associent pour proposer des expériences immersives –

La startup spécialisée dans l’exploration spatiale, Orbite, s’associe au géant hôtelier français pour proposer une nouvelle expérience mêlant hospitalité et voyage spatial. Plus précisément, Orbite prépare les personnes à se rendre dans l’espace en proposant par exemple des simulation d’apesanteur. Dès 2025, la jeune pousse et Accor vont proposer un programme de trois jours à Paris, mais également à Curaçao ou en Antarctique. Ces voyages devraient permettre à un groupe de dix personnes d’apprendre à cuisiner pour manger dans l’espace, visiter la BioFarm Interstellar ou bien encore visiter le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Cette expérience exceptionnelle sera vendue à partir de 19 500 dollars…De quoi avoir des étoiles plein les yeux. Selon les organisateurs, il s’agit d’un « mélange holistique d’éducation, de formation, de santé et de bien-être au service d’une expérience d’hospitalité spatiale unique qui redéfinit le luxe sur Terre et dans l’espace ».  Des futurs campus dédiés au Tourisme Spatial Dans le cadre de ce partenariat, les acteurs travaillent également sur la création d’un campus baptisé « Spaceflight Gateway Campus », qui combinera tourisme spatial et hôtellerie de luxe. Ce projet devrait voir le jour d’ici 2027. A terme, Orbite prévoit d’ouvrir des « Spaceflight Gateway Campus » en Floride, puis au Moyen-Orient et en Asie. L’idée est de créer un endroit unique où il est possible de combiner des expériences spatiales de luxe, de la formation et de l’hébergement.

By |2024-12-28T10:05:38+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Comment Marriott souhaite-t-il s’imposer sur le marché de l’hôtellerie plein air ? –

Marriott met la main sur Postcard Cabins, une société spécialisée dans l’hébergement plein air. Un rachat stratégique pour le géant de l’hôtellerie qui témoigne de l’évolution des comportements et des tendances de voyage. Postcard Cabins (ex-Getaway House) est une société américaine spécialisée dans l’hébergement plein air et propose à la location des bungalows/cabines premium en pleine nature dans plus de 29 destinations aux Etats-Unis. Au total, elle détient 1 200 cabines à proximité de parcs nationaux à travers le pays. Marriott a annoncé le rachat de la jeune pousse dans l’optique de se développer sur le marché de l’hôtellerie plein air de luxe. Contacté par la rédaction, le groupe confirme que cet accord, couplé à celui passé avec Trailborn, un autre acteur de l’hébergement de plein air, viendra améliorer son offre de voyages expérienciels et renforcer sa présence sur ce segment. Des changements de comportements en faveur de l’hôtellerie de plein air « Alors que les clients sont de plus en plus intéressés par des voyages immersifs et axés sur la nature, nous sommes ravis de développer le portefeuille de Marriott en offrant des options d’hébergement et des expériences diversifiées dans certaines destinations et axées sur la nature », ajoute un porte-parole du groupe. L’offre des deux entreprises devrait être intégrée sur la plateforme de Marriott Bonvoy en 2025, dans une collection dédiée à l’hôtellerie plein air. Ce rachat reflète un changement dans les habitudes et tendances de voyage et témoigne de l’intérêt croissant de ce type d’expérience du côté des voyageurs. Soucieux de leur impact environnemental, les touristes se tournent de plus en plus vers des solutions d’hébergements durables, avec un accès à la nature facilité.

By |2024-12-28T10:05:24+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Matières premières : trois choses à savoir sur Trafigura, le géant du négoce dans la tourmente

C'est une nouvelle lumière crue jetée sur Trafigura. Le négociant en matières premières est au coeur d'un procès retentissant en Suisse pour une affaire de corruption en Angola. L'entreprise aurait versé des pots-de-vin pour obtenir des contrats. Un ancien haut dirigeant est sur le banc des accusés. Une nouvelle affaire qui vient s'ajouter à une longue liste de scandales et de fraudes, qui commencent à coûter cher Trafigura. Voici trois choses à savoir sur le géant du négoce. 1. Un négociant aux activités très larges Si le procès de Trafigura fait tant parler de lui, c'est que l'entreprise est un géant du négoce des matières premières. Elle intervient dans le pétrole, le gaz, ainsi que dans de nombreuses filières métallurgiques et minières. Elle est notamment très investie dans le négoce des métaux de la transition énergétique, indispensables particulièrement pour développer l'électrification des usages. LIRE AUSSI : Richard Holtum, nouveau patron du négociant de matières premières Trafigura Le groupe intervient aussi dans le secteur du transport maritime. Il possède notamment une flotte de plus de 350 navires, qui lui permet notamment de transporter ses propres productions. Il possède également des parts dans la société Lobito Atlantic Railway, une société ferroviaire qui permet de relier les bassins miniers de l'Angola à la mer. Trafigura intervient aussi dans le stockage de carbone. 2. Un géant de stature mondiale En 2024, Trafigura indique avoir échangé une moyenne de 6,8 millions de barils de pétrole et produits pétroliers par jour, soit près de sept fois les importations françaises. L'entreprise a également traité 21,9 millions de tonnes de métaux non ferreux - cuivre, aluminium, nickel, etc. - et 102,2 millions de tonnes de minéraux en vrac, comme le fer ou le charbon. Résultat, Trafigura a généré quelque 243 milliards de dollars de revenus en 2024 et un bénéfice net de 2,8 milliards. Cela le place dans le peloton de tête des négociants indépendants, aux côtés de Vitol, Gunvor ou encore Mercuria. 3. Un groupe régulièrement dans la tourmente Outre le procès en lien avec la corruption en Angola, Trafigura est régulièrement dans la tourmente. En mars dernier, le groupe a plaidé coupable aux Etats-Unis et versé 127 millions de dollars de pénalités après avoir été accusé de versements de pots-de-vin à la classe politique brésilienne. LIRE AUSSI : Corruption, manipulation de cours : les négociants de matières premières peinent à tourner la page des affaires Il y a quelques semaines, Trafigura a aussi été éclaboussé par une autre affaire qui pourrait lui coûter jusqu'à 1,1 milliard de dollars de perte. Le négociant accuse en effet certains de ses salariés en Mongolie de surfacturation et de dissimulation d'impayés. En février 2023, Trafigura avait déjà été victime d' une fraude « systématique » en négociant du nickel, pour un préjudice supérieur au demi-milliard d'euros. Le négociant s'était fait livrer des conteneurs du précieux métal de moins bonne qualité que ceux commandés, voire des conteneurs vides.

By |2024-12-28T10:05:07+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

IA : qui est Databricks, l’entreprise qui a levé un montant record de 10 milliards de dollars ?

Où s'arrêtera la folie de l'intelligence artificielle ? Databricks, spécialiste américain du logiciel de traitement des données, vient d'annoncer un tour de table record à près de 10 milliards de dollars. Soit la plus grosse levée de fonds jamais vue - la précédente était celle de la pépite OpenAI en octobre, à 6,6 milliards de dollars. Cette opération valorise l'entreprise dirigée par Ali Ghodsi, un informaticien irano-suédois, à 62 milliards de dollars, près de 20 milliards de plus qu'il y a un an et demi. La transaction a été menée par Thrive Capital, qui aurait acquis une participation d'environ un milliard de dollars dans l'entreprise, d'après Bloomberg, accompagné d'Andreessen Horowitz, DST Global, GIC, Insight Partners et WCM. « Ces fonds seront investis dans de nouveaux produits d'IA, des acquisitions, et l'expansion des opérations à l'international. En plus de financer sa croissance, ce capital servira à fournir des liquidités aux collaborateurs, actuels et anciens », a annoncé mardi l'entreprise, qui revendique une croissance de 60 % sur un an. Un concours de Netflix Comme tout bon élève de la Silicon Valley, Databricks a lui aussi sa légende. L'entreprise est née en 2013 à San Francisco, du fruit de la collaboration de six étudiants en doctorat à Berkeley. A l'époque, ils tentent leur chance à un concours organisé par un certain Netflix - dont la notoriété commence tout juste à résonner à dépasser les frontières américaines - pour optimiser le moteur de recommandation des contenus sur la plateforme. Onze ans après, les fondateurs sont encore à la tête de cette organisation qui emploie désormais 7.000 personnes et compte parmi ses clients de grandes entreprises comme Toyota, Astra Zeneca, Credit Suisse ou Michelin. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - OpenAI, Microsoft, Nvidia : le vertige des dépenses dans l'IA IA : les entreprises au défi de la formation de leurs salariés Comme de nombreux acteurs du big data et du cloud, Databricks reste peu connue du grand public. Et pour cause, son métier consiste dans l'optimisation des données des entreprises, une activité par essence peu visible en dehors des directions informatiques. Mais c'était avant l'explosion de l'intérêt pour l'IA générative ces deux dernières années. Concrètement, Databricks structure les données de ses clients, y accole une couche logicielle (une plateforme de gestion des données) ainsi que des fonctionnalités d'IA, permettant à n'importe quel employé d'utiliser les montagnes de données que possèdent les entreprises. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : ChatGPT, le top départ d'une incroyable course aux milliards DECRYPTAGE - OpenAI, ByteDance, SpaceX : ces start-up aux valorisations XXL « Pour faire de la bonne IA générative, il faut de la bonne data », explique Guillaume Brandenburg, directeur général France de Databricks. La philosophie de l'entreprise réside aujourd'hui dans l'usage de petits modèles d'IA, qui permettent d'interroger des données structurées avec un coût nettement inférieur à celui des grands modèles de langages (LLM). Elle a notamment racheté en 2022 la pépite d'IA générative MosaicML pour 1,3 milliard de dollars, avant de créer son propre grand modèle, DBRX, pour seulement 10 millions de dollars. Bien loin des centaines de millions de dollars investis pour développer les LLM les plus célèbres. Croissance insolente Le marché est particulièrement porteur. Databricks vise un chiffre d'affaires de 3 milliards de dollars cette année et un flux de trésorerie positif pour la première fois au 31 janvier 2025. En France, le spécialiste de la data affiche une insolente croissance de 70 %. « Nous sommes en position pour devenir numéro un du secteur », martèle Guillaume Brandenburg, qui veut croire que dans la course à l'IA, les gagnants seront bel et bien les fournisseurs de logiciel. Pour de nombreux observateurs, cette levée de fonds XXL pourrait être l'ultime étape avant une éventuelle introduction en Bourse. L'un de ses principaux concurrents, le franco-américain Snowflake, est actuellement valorisé 56 milliards de dollars à Wall Street.

By |2024-12-28T10:04:24+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

IA : Elon Musk rend gratuit Grok, le plus polémique des chatbots

Le match entre OpenAI et la dernière start-up d'Elon Musk bat son plein. Après des semaines de rumeurs, xAI a bel et bien décidé de rendre gratuite l'utilisation de son chatbot Grok pour les plus de 600 millions d'utilisateurs du réseau social X. Jusqu'ici, cette intelligence artificielle sans filtre en comparaison du ChatGPT de son concurrent n'étaient disponible que pour 1 à 3 millions d'abonnés payants de la plateforme également détenue par le milliardaire, tout comme Tesla et SpaceX. « Comme toujours, les utilisateurs Premium et Premium + bénéficient de limites d'utilisation plus élevées et seront les premiers à accéder aux nouvelles fonctionnalités à venir », précise l'entreprise sur son blog. « Essayez Grok pour répondre à n'importe quelle question, créer n'importe quelle image et analyser n'importe quelle image, même les scanners médicaux ! » a lancé Elon Musk en relayant l'annonce sur son propre compte X, suivi par plus de 200 millions de personnes. Mensonge et théorie du complot Cette ouverture du plus polémique des chatbots inquiète les défenseurs d'une information fiable et vérifiée. D'abord présenté sous le nom de « TruthGPT » par Elon Musk, Grok s'est déjà fait, moins d'un an après son lancement, une triste réputation. Conçu pour dépasser les limites du politiquement correct, il est entraîné à répondre en tenant compte d'une base de données piochée sur le Web mais aussi dans les messages publiés à tout instant sur X. Or, à croire plusieurs études, la très modeste modération sur X trouble les réponses du chatbot. LIRE AUSSI : RECIT - Milliards, divorce et rancoeurs : la féroce bataille entre Elon Musk et OpenAI DECRYPTAGE - IA : ChatGPT, le top départ d'une incroyable course aux milliards « Parmi les contenus mis en avant par Grok, on trouve des messages promouvant des théories du complot avant que nous ne le demandions, comme l'affirmation que l'élection de 2020 était frauduleuse et que la CIA avait assassiné John F. Kennedy », notait par exemple une étude publiée fin août 2024 par l'ONG Global Witness. De même, l'administration électorale américaine s'était inquiétée cet été quand le chatbot répondait qu'il était réglementairement trop tard pour qu'un autre candidat démocrate puisse remplacer Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche. La participation au pied levé de Kamala Harris a démontré l'inverse. Contre-attaque d'OpenAI Mais pour Elon Musk, la liberté d'expression absolue de Grok est justement ce qui va lui permettre de se différencier de ses concurrents plus policés, tels ChatGPT et Google Gemini. Cofondateur d'OpenAI, le milliardaire attaque sur tous les fronts l'entreprise. Il l'avait quittée en 2018 alors que le laboratoire né comme une structure à but non lucratif entamait une démarche plus commerciale et se rapprochait de Microsoft. Sur le front judiciaire, OpenAI vient d'ailleurs de répondre à la longue plainte du milliardaire qui s'estime floué par ce changement de pied stratégique passé. Tout en demandant à la juge californienne Yvonne Gonzalez Rogers de rejeter la plainte d'Elon Musk, l'entreprise de Sam Altman assure, messages à l'appui, que le milliardaire avait soutenu cette orientation vers les profits. Jusqu'à ce qu'il échoue à convaincre ses associés qu'il devait, lui-même, être actionnaire majoritaire et directeur général… Meta se rallie à la cause d'Elon Musk Mais Elon Musk vient par ailleurs de gagner un soutien de poids. D'après le « Wall Street Journal », Meta, la maison mère de Facebook, d'Instagram et de WhatsApp, également dans la course au développement des meilleurs modèles d'intelligence artificielle, a adressé au procureur de Californie une lettre lui enjoignant de bloquer le nouveau pas d'OpenAI vers un statut d'entreprise à part entière. Alors qu'OpenAI entend désormais devenir officiellement une entreprise à but lucratif, Meta estime qu'autoriser cette transition créerait un dangereux précédent : les start-up pourraient s'estimer en droit de bénéficier des avantages, notamment fiscaux, du statut d'entreprise à but non lucratif jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à devenir rentables. Meta espère surtout que son concurrent conserve le plus longtemps possible les contraintes liées à son statut actuel. Il fallait bien OpenAI pour qu'Elon Musk et Mark Zuckerberg oublient leurs idées de combat à mains nues l'un contre l'autre.

By |2024-12-28T10:03:31+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Mon prof est une IA

Et si demain, mon professeur était une IA ? C'est encore de la science-fiction, mais alors que l'Education nationale peine à séduire de nouveaux professeurs, l'utilisation d'avatars pour enseigner pourrait bien présenter quelques avantages. L'an prochain, le ministère a encore réduit le nombre de postes proposés au concours. La baisse atteint 4,8 % pour le Capes. Sont les plus touchés l'allemand, la physique chimie, les mathématiques, les lettres classiques et modernes et l'éducation musicale. Des disciplines qui ont traditionnellement des problèmes de recrutement. L'idée n'est pas tant de remplacer les professeurs que de les aider à mieux appréhender une classe, parfois surchargée. Et de faire reculer l'échec scolaire ? « Chaque professeur a une manière d'enseigner particulière, qui parfois ne passe pas avec l'ensemble des élèves », constate Etienne Genvrin, fondateur de Edailabs, une start-up dans ce domaine de l'apprentissage de langue et créateur de l'application Speekoo. « La technologie nous permet aujourd'hui de créer un professeur virtuel, qui comprendrait la manière d'apprendre de chacun de nous. Un professeur qui donnera envie d'apprendre. » L'IA n'est pas là pour remplacer les professeurs, mais pour les aider sur certaines tâches. L'anglais, mais pas l'allemand Des start-up travaillent aujourd'hui à la création d'avatars pour l'apprentissage notamment des langues. L'avatar prend ici la forme d'une jeune femme de 25 ans, brune et avenante, avec un faux air de maîtresse d'école. Pour l'instant, l'application Klea AI Teacher de edailabs ne permet encore que de faire l'apprentissage de l'anglais. « Les modèles de langage pour entraîner l'IA sont assez complexes, hormis pour l'anglais », explique Etienne Genvrin. « Ils sont moins performants - pour l'instant - pour l'allemand ou l'espagnol. Mais c'est aussi le cas pour les modèles de voix », nécessaire pour l'interaction avec les utilisateurs de l'application. « Pour créer un avatar, il faut une voix, et celles-ci sont très peu performantes en dehors de l'anglais ». Mais nous ne sommes encore qu'au début de l'histoire. L'IA pourra se perfectionner, notamment dans la prise en compte des accents.

By |2024-12-28T10:02:33+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Coup de grâce pour Didier Raoult, son étude phare sur l’hydroxychloroquine retirée

En mars 2020, alors que la pandémie de Covid-19 commence à menacer le monde entier, une étude française fait naître un immense espoir. Publiée dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents par le Pr Didier Raoult et son équipe de l'IHU de Marseille, elle semble démontrer l'efficacité spectaculaire de l'hydroxychloroquine (HCQ) associée à l'azithromycine contre le coronavirus. Cette étude historique vient tout juste d'être rétractée par Elsevier, son éditeur. Sur le plan scientifique, cela signifie qu'elle n'existe plus, que son contenu n'est plus valide. En d'autres termes, elle ne démontre pas l'efficacité de l'hydroxychloroquine contre le virus du Covid. Le coup de grâce pour Didier Raoult. À lire aussi EXCLUSIF. L'IHU et les hôpitaux de Marseille lancent une alerte contre le Pr Raoult L'infectiologue marseillais avait menacé, par lettre d'avocat, de poursuivre Elsevier en cas de rétractation de cet article. Du jamais vu dans ce milieu académique où le débat se tranche sur le fondement d'arguments scientifiques et non juridiques. C'est donc une victoire pour les médecins, chercheurs, lanceurs d'alerte et journalistes, qui pendant la pandémie n'ont eu de cesse de dénoncer cette publication marquée par d'énormes biais méthodologiques, mais aussi des manipulations grossières des résultats. LA NEWSLETTER SANTÉ Tous les mardis à 9h30 Recevez notre sélection d’articles issue de notre rubrique Santé ainsi que les Palmarès des hôpitaux et cliniques, dossiers spéciaux, conseils et astuces… En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. Mais une victoire au goût très amer, car cette rétractation arrive presque 5 ans trop tard. « Cela aurait dû se faire dans les jours ou au pire les semaines qui ont suivi la publication de cet article irresponsable, affirme Fabrice Franck, docteur en biochimie et l'un des principaux lanceurs d'alerte durant la pandémie. Elsevier a reculé face aux menaces de poursuites juridiques brandies par Didier Raoult. Ce qui pose la question de la responsabilité de cette maison d'édition dans les dommages causés par cette étude. Même la société savante qui gère ce journal avait déclaré depuis longtemps que cette étude était problématique. » La « folie hydroxychloroquine » Effectivement, malgré les dénégations et les discours rassurants que l'infectiologue marseillais tiendra à la télé, sur YouTube ou sur les réseaux sociaux, il sera très vite montré que l'hydroxychloroquine est responsable d'une surmortalité chez les malades du Covid. « Grâce à la pharmacovigilance, 8 arrêts cardiaques ont été signalés, dont 4 ont conduit à la mort, rien que durant le premier mois de prescription de HCQ en France. Par la suite, des études de grande ampleur ont estimé une surmortalité de 11 % chez les patients qui recevaient l'HCQ. Ce sont donc des dizaines, voire des centaines de milliers de morts de par le monde que l'on doit à la folie hydroxychloroquine », assure Mathieu Molimard, professeur au service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux et l'un des plus farouches opposants aux thèses de l'infectiologue. À lire aussi Le Pr Raoult suspendu (trop tard) par l'Ordre des médecins Cette rétractation tardive est difficile à comprendre tant les alertes n'ont pas tardé : « Le 3 avril, soit quelques jours après la parution de l'étude, j'ai fait une vidéo qui a fait environ 400 000 vues dans laquelle j'explique la fraude de Didier Raoult, comment il a truqué ses résultats. Mais elle est passée inaperçue auprès des médias traditionnels », raconte Alexander Samuel, docteur en biologie et professeur de mathématiques dans un lycée de Grasse. Le jeune prof de math regrette surtout que l'attention se soit focalisée sur la mauvaise qualité de l'étude, sa méthodologie. « Si on avait admis tout de suite que cela reposait sur une fraude scientifique, je pense que la gravité de la situation aurait été comprise. Truquer ses résultats pour faire croire qu'un traitement marche, ce n'est pas la même chose que d'avoir des résultats vaguement positifs avec une méthodologie imparfaite. » À lire aussi EXCLUSIF. Les complotistes antivax français préparent un juteux business au Brésil Cette fraude sera d'ailleurs affirmée publiquement et avec force dans l'émission Complément d'enquête, par Louis Schweitzer, alors vice-président du Conseil d'administration de l'IHU. Mais en novembre 2022, bien trop tard encore. Populistes et conspirationnistes en soutien Lonni Besançon, chercheur à l'université de Linköping, en Suède, très engagé dans la lutte contre la désinformation sur le Covid-19, insiste sur ce point : « Il y a aussi une possible fraude lors de l'évaluation de l'article par les pairs censés valider la qualité scientifique de l'article. Habituellement, cela prend du temps. Là, cela a été bouclé en une journée seulement. Une partie des données indiquant que cette relecture a été très rapide ont depuis été supprimées du site de l'éditeur. Dans le cas d'études comme celle-ci, pouvant modifier la pratique clinique et la politique de santé publique, il est très important d'agir très rapidement. » Que disait l'étude ? « Le traitement par hydroxychloroquine est significativement associé à une réduction/disparition de la charge virale chez les patients atteints de Covid-19 et son effet est renforcé par l'azithromycine ». Des résultats qui ont rapidement fait le tour du monde, relayés par des personnalités influentes et même des chefs d'État, dont Donald Trump aux États-Unis et Jair Bolsonaro au Brésil. À lire aussi Didier Raoult : 30 ans d'expérimentations sauvages sur l'être humain L'article a ainsi eu un impact majeur sur la gestion de la pandémie : une promotion massive de l'hydroxychloroquine comme traitement miracle, des pénuries pour les patients souffrant de maladies comme le lupus ou l'arthrite traités en routine par ce médicament et un gaspillage considérable de ressources pour tenter de reproduire ces résultats. L'HCQ est même devenue une sorte de symbole contre l'industrie pharmaceutique au sein de la sphère conspirationniste et antivaccination. Une revue scientifique remise en question Pourtant, les biais méthodologiques, relevés dès les premiers jours, sautaient aux yeux pour qui savait lire une publication scientifique. Ils concernaient un échantillon très réduit de seulement 26 patients traités, l'absence de randomisation, c'est-à-dire de répartition aléatoire des patients entre groupe traité et groupe contrôle non traité, un groupe contrôle inadapté, composé de patients d'autres hôpitaux, et des incohérences dans les données rapportées. « Les patients en mauvais état, transférés en réanimation ou décédés, avaient été exclus de l'analyse, biaisant encore davantage les conclusions. L'étude a également été publiée en un temps record – un jour seulement – par une revue dont l'éditeur était affilié aux auteurs, soulevant des questions sur la rigueur de cette évaluation par les pairs », rappelle le docteur Jérôme Barrière, oncologue médical, membre du Conseil scientifique de la Société française du cancer et très impliqué dans la lutte contre la désinformation médicale. À lire aussi Devant le tribunal, le Pr Didier Raoult recule à la dernière minute À découvrir Le Kangourou du jour Répondre L'histoire n'est pas terminée. Cette étude est la première d'une longue série publiée par le professeur marseillais et son équipe, avec à chaque fois toujours plus de patients traités. La dernière, portant sur plus de 30 000 patients, a été rétractée en 2023 et attaquée en justice par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Écarté de la direction de son IHU en septembre 2022, mis à la retraite, banni de la communauté scientifique, suspendu par l'Ordre des médecins il y a quelques mois, Didier Raoult devra dans les mois et années à venir affronter plusieurs procédures judiciaires pour ses essais jugés illégaux. Comme on dit à Marseille, à trop faire le cacou…

By |2024-12-17T14:06:18+00:00December 17th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les hallucinations des IA génératives : faire avec, car ces IA apportent des bénéfices

Les hallucinations des IA génératives sont leur principal talon d’Achille. Pour autant, malgré ce phénomène, cela vaut la peine pour les entreprises d’employer ce type d’intelligence artificielle. De plus, des dispositifs permettent d’encadrer et de réduire ces hallucinations. C’est ce que détaille Robert Vesoul, CEO et cofondateur d’Illuin Technology, spécialiste des projets d’IA générative. Dans […]

By |2024-12-17T09:13:07+00:00December 17th, 2024|Scoop.it|0 Comments