L’année 2024 aurait pu rester dans les annales comme celle du retour à la normale pour le transport aérien, avec un trafic mondial dépassant son niveau d’avant-Covid. Les deux catastrophes de cette fin d’année laisseront un tout autre souvenir et rappellent que l’amélioration constante de la sécurité aérienne depuis plusieurs décennies n’est pas chose acquise.
Ce n’est heureusement pas la seule leçon de cette année. Après l’effet « voyage revanche » qui a marqué la période post-Covid, 2024 signe le retour au rythme de croissance prépandémie, allant de 8 % à 2 % par an selon les zones géographiques. Et si les 5 milliards de passagers ne seront pas franchis avant fin 2025, un autre chiffre symbolique a été atteint en 2024 : celui de 100 milliards de passagers transportés, en cumul, depuis l’entrée en vigueur en 1947, de la convention de Chicago qui régit le secteur.
· 52 % de vols en plus en Europe d’ici à 2050
Ce retour à la croissance est général et durable. Y compris en Europe, malgré les vents contraires. Dans ses dernières prévisions, Eurocontrol table sur une hausse de 52 % du trafic aérien sur les 25 prochaines années (avec une hypothèse haute à +78 % et une hypothèse basse à +20 %). On atteindrait ainsi 15,4 millions de vols par an en 2050, soit plus de 42.000 vols quotidiens, contre 28.000 aujourd’hui.
Cependant, ce taux de croissance en Europe peut varier du simple ou double selon les pays et les politiques nationales. C’est l’un des enseignements de 2024. Si le trafic européen a globalement dépassé son niveau d’avant-Covid, c’est principalement grâce au dynamisme de certains pays, comme la Grèce, le Portugal, l’Italie, la Pologne, Malte, la Croatie, qui ont activement favorisé sa reprise, grâce à des abaissements de taxes ou de redevances. A l’inverse, plusieurs pays ayant alourdi les contraintes et les taxes sur l’aérien, comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la France, n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-Covid.
· Le trafic aérien français à la traîne
A fin novembre, le trafic aérien en France était encore à 99,7 % de son niveau de 2019. Outre son niveau de taxation, le trafic aérien français pâtit particulièrement du déclin du trafic intérieur, qui reste inférieur de 20 % à son niveau de 2019. Une tendance générale en Europe, favorisée par le développement de la visioconférence et les politiques RSE des entreprises.
D’autres facteurs pèsent également comme une pénétration plus faible qu’ailleurs en Europe des compagnies low cost, principal moteur de la croissance du trafic aérien en Europe. La décision de Ryanair de ne pas utiliser les créneaux horaires obtenus à Orly, ou celle d’easyJet de fermer sa base à Toulouse, illustre le moindre intérêt des low-cost pour le marché français, du fait de ses surcoûts fiscaux.
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