C’est un rêve, version cité futuriste au coeur du désert. Un rêve entretenu depuis 2022 par des vidéos remplies d’images de synthèse. Un rêve promis pour 2030, mais dont l’horizon s’éloigne à mesure que le calendrier se rapproche. Neom, le projet saoudien de cités dans le désert, dont « The Line », la ville la plus emblématique de toutes, accumule les déboires.
Trop chère, trop ambitieuse : « The Line » a été revue à la baisse. A la place des 170 km de long promis pour 2030, elle en fera… 2,4 km. C’est un peu comme si notre tour Eiffel était finalement livrée en version de 4 mètres de haut.
Viols collectifs et tentatives de meurtre
Mais il y a plus grave, et l’utopie est carrément en train de se transformer en dystopie. D’après une enquête du « Wall Street Journal », le chantier est un danger permanent pour les quelque 100.000 employés qui y travaillent : des employés ont signalé des cas de viols collectifs, de tentatives de meurtre et de trafic de drogue sur le site.
L’administration de Neom répond à ces accusations en expliquant que ces incidents illustrent ce qui peut mal se passer lorsque tant de personnes arrivent dans une partie isolée du monde pour créer un projet très ambitieux.
Autre signe inquiétant, le PDG de Neom, Nadhmi Al-Nasr, a brusquement quitté son poste fin 2024, sans que le pays s’étende sur les raisons de ce départ. Le «Wall Street journal» rappelle qu’il avait, dans une de ses enquêtes, pointé des comportements inappropriés du PDG. Un PDG par intérim a été nommé, Aiman Al-Mudaifer, qui dirige depuis 2018 un programme immobilier du très riche Fonds d’investissement public (PIF) du royaume et possède, à ce titre, « une compréhension profonde et stratégique de Neom », d’après le communiqué. Celui-ci précise que l’entreprise « entre dans une nouvelle phase ».
Au final, c’est une station balnéaire de luxe sur la mer Rouge qui devient officiellement le premier bout de Neom à sortir de terre : ouverte en octobre 2024, Sindalah se veut la preuve vivante de la viabilité du projet. Même si on est loin du gigantisme du projet initial, le message est clair : le projet est toujours en marche.
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