C’est le début de la fin pour le réseau qui a relié les Français pendant plus de cinquante ans. Progressivement, à partir du 31 janvier prochain et jusqu’à la fin de l’année 2030, l’infrastructure historique des télécoms va s’éteindre, poussant la plupart des derniers utilisateurs de la téléphonie fixe traditionnelle et les internautes en ADSL à changer pour la fibre. Plus rarement, les opérateurs leur proposeront la 4G résidentielle, voire le satellite.
Suivi par l’Etat et le régulateur pour défaire ce qu’il avait bâti du temps où il s’appelait encore France Télécom, Orange est à la manoeuvre. Dans quelques semaines, ce sont 210.000 adresses dans 162 communes métropolitaines qui seront débranchées du réseau cuivre, devenu obsolète et coûteux. D’ici à 2030, il s’agira de couper 42 millions de lignes, dont plus de 30 millions sur les trois dernières années du plan.

« Un chantier sensible »
Mais les premiers pas de ce décommissionnement sont déjà surveillés de très près dans le secteur. Invitée à la cérémonie des voeux de la Fédération française des télécoms (FFT) mi-décembre, la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, a rappelé sa vigilance en ce qui concerne « un chantier structurant pour la filière, sensible pour les particuliers et les entreprises ».
Quelques instants plus tôt, le président de la FFT, Laurent Halimi, citait le sujet comme concourant, avec la fin du plan Très Haut Débit et la fin du New Deal Mobile, à faire de 2025 « une année de bascule » pour les opérateurs.
Concrètement, l’arrêt du réseau cuivre permettra de diviser par trois la consommation énergétique des réseaux télécoms – la fibre est bien plus efficiente. Orange économisera également 540 millions d’euros de maintenance par an sur une infrastructure de moins en moins rentable puisque de moins en moins utilisée. L’opération vient aussi et surtout souligner la réussite française du déploiement de la fibre optique, désormais raccordable pour plus de 90 % des Français.

Relancer le déploiement de la fibre
En creux, elle risque néanmoins de jeter une lumière crue sur les derniers trous dans la raquette du très haut débit. Au dernier pointage cet été, il restait encore environ 6 millions d’abonnés à l’ADSL en France. Certains par choix. D’autres par impossibilité de se raccorder à la fibre.
Dans ce contexte, l’Arcep rappelle que le calendrier d’Orange peut évoluer dans les zones qui resteraient encore mal desservies en fibre. Pour le régulateur, la fermeture du cuivre ne peut s’envisager sans un accès à la fibre optique pour tous les utilisateurs, particuliers comme entreprises.
C’est une des raisons pour laquelle il ne cesse de pousser les opérateurs à relancer la machine des déploiements alors que le rythme ralentit depuis plusieurs trimestres. Les derniers raccordements s’avèrent les plus complexes, que ce soit en matière de génie civil, d’accès aux bâtiments ou de coût.

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