La crise sanitaire n’est pas encore terminée, mais elle dessine déjà des vainqueurs et des perdants. Contentsquare fait indéniablement partie de la première catégorie. Avant même le début de la pandémie, la start-up qui aide les e-commerçants à comprendre le comportement des clients en ligne allait très vite.
Mais le boom de l’e-commerce l’a fait basculer dans une autre dimension. La société annonce ce mercredi avoir bouclé une levée de fonds de 500 millions de dollars mené par SoftBank Vision Fund 2, un montant record dans l’histoire de la French Tech.
Ce tour de table, auquel Eurazeo, bpifrance, KKR, Canaan, Highland Europe et BlackRock ont également participé, valorise Contentsquare 2,8 milliards de dollars. Et dire qu’il y a à peine un an, l’entreprise rejoignait le club fermé des licornes après avoir récolté 190 millions de dollars …Connaissance fine des habitudes des clients
« Nous avons observé une accélération drastique de la digitalisation du monde », observe Jonathan Cherki, le patron de la scale-up. Fondé en 2012, Contentsquare a compris dès ses débuts que l’essor du commerce en ligne impliquait de connaître sur le bout des doigts les habitudes de navigation des internautes.
Résultat, la société a développé une plateforme SaaS qui analyse les mouvements de la souris ou du doigt sur l’écran, le temps passé sur une page, le déplacement à l’intérieur du site, etc. Contentsquare mesure aussi la performance des contenus (textes, images, vidéos), identifie les produits à promouvoir, aide à choisir leur emplacement et leur prix idéal. Autant de données qui permettent aux e-commerçants d’augmenter leur trafic (Web, mobile, etc.) et de doper les achats en ligne.
Contentsquare revendique 750 clients dans le monde, parmi lesquels BMW, Gucci, Ikea, Microsoft, Rakuten, Sephora, The North Face. « Nous avons connu une croissance moyenne annuelle de 121 % ces quatre dernières années », indique Jonathan Cherki. Contentsquare ne communique pas sur son chiffre d’affaires, mais affirme réaliser « autour de 50 % » de son activité aux Etats-Unis.1.500 recrutements prévus
Décrit par ses proches comme « compétiteur », « exigeant » et « généreux », Jonathan Cherki s’est installé dès 2017 à New York afin d’accélérer le développement de la start-up. Il lui a fallu un temps d’acclimatation, mais la société s’y est désormais fait un nom.
Le soutien de Vision Fund 2, créé par le déterminé magnat nippon Masayoshi Son, doit l’aider à poursuivre son expansion internationale, notamment en Asie. Le Français Michel Combes, ex-directeur général d’Alcatel-Lucent et président de SoftBank Group International, rejoindra le conseil d’administration de Contentsquare.
Vision Fund 2 est l’un des plus gros financeurs de la tech et de licornes dans le monde. Il a connu quelques déboires ces dernières années, à l’image de WeWork, mais il a tout de même permis à sa maison mère, SoftBank, d’afficher des résultats annuels absolument record pour une entreprise japonaise.
Afin de poursuivre sa marche en avant, Contentsquare veut continuer à innover. Un enjeu clé afin de cibler de façon toujours plus fine les habitudes des clients. Au total, la pépite prévoit de recruter 1.500 salariés et d’investir notamment dans l’intelligence artificielle.Croissance externe au menu
Au fil de son histoire, Contentsquare n’a pas hésité à faire de la croissance externe. « Nous avons racheté quatre sociétés ces dix-huit derniers mois », rembobine l’entrepreneur. Dans le détail, la jeune pousse a avalé Clicktale, Pricing Assistant, Adapte Mon Web et Dareboost. Grâce à sa levée de fonds XXL, la société promet de passer de nouveau à l’offensive dans les prochains mois. « Cela fait partie de notre stratégie de développement », glisse le patron.
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