En attendant de s’envoler pour l’espace, Jeff Bezos a déjà la tête dans les étoiles. Le patron d’Amazon, qui s’apprête à quitter son poste le 5 juillet avant de réaliser un vol spatial avec son frère le 20 du même mois, investit dans les technologies qui permettront un jour de produire de l’énergie à la manière du soleil !
La start-up canadienne General Fusion, que le milliardaire soutient, est spécialisée dans les techniques de fusion nucléaire. Elles consistent à produire de l’énergie en liant des atomes plutôt que par fission en les cassant. La société a annoncé jeudi qu’elle construirait sa première centrale nucléaire pilote à Culham, un petit village de l’Oxfordshire. Situé à deux heures de voiture à l’ouest de Londres, il abrite déjà le programme de recherche britannique sur la fusion nucléaire.
Technologie prometteuse
Ce démonstrateur à 400 millions de dollars vise à « vérifier que la technologie de General Fusion peut créer les conditions d’une fusion d’une manière à la fois pratique et optimale en termes de coûts, tout en affinant le modèle économique d’une telle production », explique l’entreprise. Sa construction devrait démarrer dès l’an prochain, pour une entrée en phase opérationnelle trois ans plus tard. Cela permettra d’aboutir dans un deuxième temps au design d’une centrale commerciale.Encore loin d’être totalement au point, les techniques de fusion nucléaire n’en sont pas moins prometteuses, puisqu’elles doivent, à terme, permettre de produire de l’énergie nucléaire quasiment sans déchets radioactifs. La fusion se fait à des températures 10 fois plus élevées que le soleil. La technologie développée par General Fusion consiste à faire chauffer un gaz dérivé de l’hydrogène, le « plasma », et à l’injecter dans un cylindre entouré d’un mur de métal à l’état liquide.
Pas de déchets radioactifs
Environ 500 pistons pneumatiques sont ensuite utilisés pour le comprimer jusqu’à ce que les atomes fusionnent, générant alors une chaleur énorme. Celle-ci est transférée par le métal à l’état liquide, puis est utilisée pour faire bouillir de l’eau qui fait tourner une turbine. De quoi produire environ 115 mégawatts par machine, ce qui ne suffit pas pour éclairer une grande ville, mais permet largement de stabiliser un réseau par ailleurs alimenté de manière intermittente par l’énergie solaire ou éolienne.Environ 25 start-up se sont spécialisées sur ces techniques, sur lesquelles travaillent déjà les laboratoires publics depuis une cinquantaine d’années. Parmi elles, General Fusion, mais aussi TAE Technologies, ou encore Commonwealth Fusion Systems aux Etats-Unis. Côté public, 35 pays soutiennent ITER, un programme à 22 milliards de dollars, dont les tests devaient démarrer dans quatre ans, mais pourraient finalement être retardés à cause de la crise sanitaire , pour un fonctionnement à pleine puissance prévu après 2035. Sa technologie diffère de celle de General Fusion, avec des réacteurs devant chacun permettre de générer à terme plus de 1.000 mégawatts d’électricité.
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