Sans avion, difficile de parcourir de grandes distance en peu de temps. Les vacances devront donc principalement se dérouler dans des endroits accessibles en train, en bus, en voiture et en ferry, ce qui inciterait les gens à rester dans leur propre pays ou dans les pays voisins. Cette évolution pourrait, à terme, miner l’économie du tourisme tout en faisant les choux gras des pays en « déficit touristique » – comme la Chine ou le Royaume-Uni.

A contrario, d’autres régions comme les îles dépendantes du tourisme et uniquement accessibles en avion, seraient durement touchées. Une problématique essentielle à prendre en compte pour Leo Murray, directeur de l’innovation de l’organisation caritative climatique Possible, qui estime « qu’il y a tout un tas de gens qui devraient trouver de nouveaux moyens de subsistance ».

Au niveau économique, la mise à l’arrêt de la filière de l’aviation mettrait en péril « 11 millions de personnes dans le monde qui travaillent directement dans ce secteur, comme les exploitants d’aéroports, les agents des douanes et de l’immigration, les hôtesses et stewards, les pilotes et les ingénieurs » auxquels peuvent s’ajouter les « 18 millions de personnes supplémentaires travaillant dans des entreprises soutenues indirectement par l’aviation ».

Un monde sans avion allongerait également considérablement la durée de livraison de nombreux produits. Si certaines marchandises comme les livres, les pièces de voitures ou les vêtements peuvent être acheminées par voie maritime, d’autres secteurs comme l’alimentaire devront s’ajuster. Par exemple, « les 47 000 tonnes de poisson frais ou réfrigéré transportées par avion depuis l’aéroport de Londres Heathrow chaque année devraient être livrées congelées si elles étaient transportées par bateau ». Les fruits et légumes frais hautement périssables comme le raisin, les mangues et les avocats disparaîtraient des supermarchés en hiver, au profit de la consommation de fruits surgelés. 

Trains, autocars, dirigeables… Vers un renouveau des modes de transport ?
La meilleure alternative à l’avion en termes de rapidité est le train à grande vitesse. « C’est le seul moyen de transporter un grand nombre de personnes rapidement sur de grandes distances à un prix raisonnable », explique Stefan Gössling, chercheur en aéronautique à l’université Linnaeus en Suède.

Dans ce secteur, la Chine, le Japon, l’Europe et la Corée du Sud disposent de réseaux efficaces. Les États-Unis, en revanche, n’ont pas encore achevé une seule ligne ferroviaire à grande vitesse.
« Le voyage deviendra une partie des vacances »
Sally Cairns, chercheuse en politique des transports à l’Université de Leeds

Là où les réseaux à grande vitesse ne fonctionneraient pas en raison des coûts initiaux élevés, le rail à vitesse réduite serait également une bonne option, selon Malithi Fernando, analyste politique au Forum international des transports. Concrètement, il est possible d’envisager un retour en grâce des trains-couchettes. Pour Sally Cairns, « le voyage deviendra une partie des vacances.  »

En l’absence d’avions, les autocars longue distance seraient également considérés comme un moyen viable de voyager sur de longues distances puisque ces derniers ne nécessitent pas de construire de nouvelles infrastructures. 

Les dirigeables – de grands véhicules ressemblant à des ballons qui utilisent des gaz plus légers que l’air, comme l’hélium ou l’hydrogène, pour se maintenir en l’air – sont beaucoup plus lents que les avions, mais pourraient potentiellement répondre à certains des besoins actuellement satisfaits par le transport aérien. Cependant, les dirigeables auraient probablement du mal à transporter rapidement de nombreuses personnes sur de longues distances.

Enfin, les aéroports vides du monde entier pourraient être réaffectés à d’autres activités, comme l’accueil de conférences, de réunions ou de festivals.

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