Deux ans après avoir cédé les magasins Leader Price à Aldi, Casino relance un réseau de magasins dans l’alimentaire, sous forme de franchise, avec un nouveau nom, LP, et un concept plus proche de celui des discounteurs allemands.
Le phénix va-t-il renaître de ses cendres ? Leader Price va faire son grand retour. Le Groupe Casino a décidé de s’appuyer sur cette marque pour recréer un réseau de magasins de discount alimentaire qui s’appellera… LP – les initiales de son ancien patronyme. Ceci après avoir cédé, en novembre 2020, pour se désendetter, 545 magasins Leader Price, deux supermarchés Casino et trois entrepôts – pour 717 millions d’euros –, soit la quasi-totalité de sa branche d’activité discount en France, au groupe allemand Aldi, qui souhaitait renforcer son maillage dans l’Hexagone.
Le groupe avait toutefois conservé la marque Leader Price, 90 magasins en France – la plupart en Normandie et dans les Hauts de France – et d’autres à l’international, pour lesquels il agit en tant que « grossiste ».
Mais une fois cette vente finalisée, Casino a continué à faire vivre la marque, en créant, début avril 2021, le Club Leader Price, un site d’e-commerce livrant des produits du quotidien avec La Poste. En parallèle, les produits de la marque sont réintroduits dans les magasins Géant et Casino Supermarchés dont la clientèle cherche des prix bas.
Prix dégressifs en cas d’achat de gros volumes
En février, alors que les premiers signes d’inflation apparaissent, le groupe décide de tester un magasin prototype à Normanville, dans l’Eure, sous le nom LP. Les produits y sont présentés sur palettes, à la manière d’un entrepôt avec des prix dégressifs selon la quantité achetée (à l’unité, en carton ou par palette). Bilan, dix mois plus tard : un magasin qui « fonctionne bien », selon Casino, et 10 % du chiffre d’affaires réalisé sur des produits vendus « en cartons ».
Il n’en fallait pas plus pour décider aujourd’hui son patron, Jean-Charles Naouri, à lancer l’expérimentation à plus grande échelle, sous le nom LP, avec un concept plus proche de celui des discounteurs allemands. Entre 2 000 et 3 000 références, dont 99 % de marque Leader Price, des magasins de 600 à 700 mètres carrés, sans promotions, mais avec des « coups » réguliers, en fonction des disponibilités. Mais aussi des prix dégressifs en cas d’achat de gros volumes, permettant de faire venir une clientèle de professionnels (associations, restaurateurs…), comme c’est le cas au Brésil dans ses magasins de « cash & carry » Assai. Les clients scanneront eux-mêmes les produits à l’aide de machines ou par le biais de leur smartphone.
« Franchise »
Ce revirement serait-il une erreur d’appréciation ? Pas du tout, à en croire l’entreprise. « Nous avons vendu les magasins Leader Price, mais comme nous avons gardé la marque, nous relançons des ouvertures de magasins sous forme de franchise, déclare un proche de la direction générale. Dans le discount, il est facile de vendre moins cher, encore faut-il que les coûts d’exploitation et d’achat soient véritablement moins élevés. » Le peu de variétés de produits en magasin pour que les volumes de vente – et donc ceux achetés auprès des fournisseurs – se concentrent sur un petit nombre de références fait la force des discounteurs allemands, qui ont entre 2 000 et 3 000 références (soit dix fois moins qu’un hypermarché).
Lire l’article complet sur : www.lemonde.fr
Leave A Comment