Les tarifs de la SNCF viennent d’augmenter de 5 % en moyenne, pour couvrir la flambée de l’électricité. Le transporteur sera-t-il contraint de répéter l’exercice l’an prochain, cette fois en répercussion du prix des péages ferroviaires ?
Les futurs tarifs des redevances d’utilisation des voies ferrées devraient sensiblement progresser à partir de l’an prochain, après trois ans de hausse « classique ». Il en va de l’équilibre économique de SNCF Réseau, dont la marge opérationnelle se dégrade actuellement sous l’effet de la flambée des charges d’exploitation. Au risque de devoir rogner à terme dans les investissements de modernisation des voies.
Contractuellement, les niveaux des péages, acquittés par les compagnies ferroviaires (majoritairement SNCF Voyageurs) et les autorités organisatrices pour les trains régionaux, sont fixés pour trois ans auprès de l’Autorité de régulation des transports (ART). 2023 marque la fin d’un cycle négocié dans un contexte déjà lointain : l’indexation du prix des sillons est limitée pour cette année à +2,4 % pour les services conventionnés et +3,4 % pour les trafics grandes lignes. Un niveau nettement inférieur à l’inflation, dont celle du prix des chantiers.
Rattrapage de l’inflation
Chargé de l’entretien quotidien des 27.900 kilomètres de voies pour y faire circuler 15.000 trains par jour, SNCF Réseau a donc fixé la barre nettement plus haut pour les trois ans à venir, au nom du rattrapage de l’inflation. Selon nos informations, la société anonyme (SA) de la SNCF a proposé à l’ART des hausses de péages de +7,6 % en 2024, +2,9 % en 2025 puis 1,9 % en 2026 pour le réseau grandes lignes. Et pour les services conventionnés, à la charge des régions ou de l’Etat, les majorations annuelles seraient de +8 %, puis +6,4 % et +5 % en 2026.
Le régulateur, qui a débattu du dossier jeudi, rendra son avis dans quelques jours. L’entreprise croise les doigts pour être suivie dans ses demandes, après une année de travail en commun avec le gendarme des transports. La procédure est loin d’être une formalité : par deux fois, en 2019 et 2020, l’ART a été amenée à rejeter une partie des projets tarifaires de SNCF Réseau, poussant à un réexamen à la baisse pour les tarifs 2022-2023. L’organisme ne manque pas une occasion de souligner que les péages ferroviaires sont déjà beaucoup plus élevés en France que chez nos voisins (deux fois le niveau de la moyenne européenne), dénonçant un frein à l’arrivée de concurrents de la SNCF.
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