Pouvez-vous revenir sur les services que vous développez avec la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines ? Peut-on parler de smart city ?
Nathalie André, directrice de la division “data & nouveaux services” de Mobilize : La ville intelligente est un concept qui date du début des années 2000. Depuis, il y a eu plusieurs courants. En tant qu’entreprise drivée par l’innovation, nous sommes convaincus que les services développés doivent tout d’abord servir la société. Avec ce dispositif déployé à Saint-Quentin-en-Yvelines nous avons voulu remettre le citoyen au centre de la ville. Ce n’est pas faire de la tech pour la tech, mais utiliser cette technologie pour améliorer le quotidien de ses habitants. Nous avons par exemple déployé un système qui permet de récolter la data des véhicules pour mesurer la qualité des routes ou bien encore améliorer la sécurité routière. Une solution d’analyse permet également de mesurer les nuisances sonores ou bien les émissions polluantes. Enfin, nous avons déployé une solution d’optimisation des emplacements de points de recharge pour les véhicules électriques. Tout cela doit être mis au service de l’usager. Comment ces datas peuvent-elles nous permettre de mettre le doigt sur des problèmes récurrents et nous aider à y remédier ? Notre vocation est de mettre la technologie et l’innovation au service du citoyen tout en utilisant les ressources existantes.
Ce type de service a-t-il vocation à être déployé dans d’autres villes ? Favoriser la collaboration entre les acteurs du privé et du public est-il primordial pour pousser l’innovation ?
NA : Nous avons comme objectif de déployer ce type de dispositif dans d’autres villes à travers des partenaires. S’adresser à des territoires, à des communes, est très spécifique et codifié puisque ce sont des marchés publics. Nous sommes de fervents partisans des partenariats privés/publics pour faire évoluer les choses. Saint-Quentin-en-Yvelines restera en revanche notre « lab » principal et la ville nous permettra également de faire remonter de nombreux feedbacks pour voir ce qui fonctionne ou non. Nous observons effectivement une appétence croissante des acteurs publiques pour le marché de la smart city afin d’améliorer le quotidien des citoyens. Le but est de répondre à de vrais besoins. La problématique est la suivante : comment exploite-t-on aujourd’hui la data pour offrir un service qui fonctionne.
Quelle est votre définition de la ville intelligente ? L’IA et la data sont-elles des technologies essentielles à sa construction ?
NA : La smart city est selon moi un concept très tourné vers la technologie. Comment éclaire-t-on les décisions au niveau des gouvernements locaux et des collectivités ? Il y a un aspect très important du mieux vivre ensemble et d’inclusivité. La population ne va faire qu’augmenter et il faut pouvoir l’anticiper. Comment fait-on pour que la mobilité soit supportable, efficace et moins polluante ? Les gouvernements locaux ont besoin d’être éclairés et guidés sur cette question et c’est notre rôle en tant qu’acteur des nouvelles solutions de mobilité de les aider dans leurs ajustements. La data, les algorithmes, le machine learning…Ce ne sont que des outils. Pour moi, ce n’est pas le cœur de la smart city mais des éléments mis au service de sa construction. Il faut qu’il y ait une vraie pertinence. La question n’est pas de savoir ce que c’est mais ce qu’on peut en faire. La ville de demain ne se limitera pas à la data ou au cloud, c’est une définition tronquée où le moyen est défini comme la finalité. La technologie doit rester un moyen mais n’est pas une fin en soi.
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