Le gendarme suisse de la concurrence a indiqué disposer « d’indices selon lesquels plusieurs entreprises actives dans la production de parfums auraient violé le droit des cartels ». Selon lui, « il existe des soupçons que ces entreprises auraient coordonné leur politique de prix, et empêché leurs concurrents de fournir des clients déterminés et restreint la production de certains parfums ».

Le groupe suisse Givaudan, dont le chiffre d’affaires était en hausse de +6,5 % à plus de 7 milliards de francs suisses en 2022, est connu pour être à l’origine de célèbres parfums tel qu’Angel de Thierry Mugler, une fragrance sucrée qui avait bousculé le marché. Il a reconnu qu’il « coopère pleinement avec les autorités » suisses.

Firmenich se présentant en vue de sa fusion comme la plus grande entreprise de parfums et d’arômes (c’est lui qui produit Wanted d’Azzaro), s’est exprimé de la même façon. Le groupe helvétique, qui a connu une hausse de 10,5 % de son chiffre d’affaires semestriel (exercice en décalé 2022-1923) à 2,4 milliards de francs suisses, a reconnu des perquisitions dans ses locaux en Suisse, en France ainsi qu’au Royaume-Uni.

L’Américain International Flavors and Fragrances, (IFF), qui se distingue avec un chiffre d’affaires de 11,80 milliards d’euros pour l’année 2022 et des pertes, n’a pas réagi à ce stade de l’enquête qui pourrait s’étendre à l’échelle du secteur. Tout comme l’allemand ​Symrise au chiffre d’affaires de 4,6 milliards d’euros pour l’année 2022 avec un bénéfice de plus de 265,55 millions d’euros.

Un précédent en 2006
La crainte d’une entente plus globale enfreignant les règles de l’ Union européenne « en matière d’ententes » est émise. L’enquête pourrait se poursuivre pendant des mois, voire des années.

Selon CITI, « le montant des amendes pourrait aller jusqu’à de 15 à 20 % des ventes touchées ». Pour avoir enfreint les règles antitrust de l’Union européenne, les entreprises sont passibles d’amendes « pouvant atteindre 10 % de leur chiffre d’affaires mondial ».

Ce n’est pas la première fois que des entreprises du parfum sont dans l’oeil du cyclone pour entente illégale sur les prix. En 2006, les plus grands noms de la parfumerie avaient écopé d’une amende de plus de 46 millions d’euros.

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