IN. : lorsqu’un client vous dira « moi, je veux tourner en Afrique du sud, je paierais ma cote part en émissions carbone »… que lui répondrez-vous ?
P.C. : je dirais pour commencer qu’il y en a de moins en moins… des clients, comme ça. Les choses sont entrain d’évoluer. Je pense qu’il faut aborder cette logique avec beaucoup d’humilité. Nous avons fait énormément pour dentsu en France depuis 3 ans, énormément pour nos salariés, mais aussi pour notre action, en divisant par 3 notre propre empreinte carbone. Concernant nos clients, notre ambition n’est pas de changer le monde en claquant des doigts, et en quinze jours. C’est absolument impossible. On va juste accepter l’imperfection du monde, et faire notre devoir désormais, en conseillant à nos clients qui veulent tourner en Afrique du Sud, d’accepter des solutions efficaces pour le faire de façon différente, de manière pertinente, beaucoup moins carbonée.
IN. : c’est un changement de paradigme total…
P.C. : oui effectivement notre métier consiste désormais à apporter des solutions pour changer cette logique qui n’avait jamais été interrogée par le passé. On ne va pas tout changer d’un seul coup. On a commencé à le faire de manière significative (lire l’encadré). À l’interne, d’ores et déjà, chacun chez dentsu france doit s’engager à faire en sorte de changer cette logique pour aller dans le sens de l’harmonie.
IN. : cela veut dire quoi être « le premier groupe » labellisée « entreprise à mission » ?
P.C. : notre métier est désormais augmenté, puisqu’il s’agit d’apporter des solutions créatives et « raisonnables » à nos clients. On n’y arrivera pas dans cent pour cent des cas. Mais c’est notre décision, notre responsabilité désormais. Cela signifie aussi que nous sommes, -comme toujours dans notre ADN, depuis Carat et Gilbert Gross-, les pionniers de ce marché, que c’est nous qui prenons les risques, que c’est nous qui portons l’ambition, et que c’est nous qui contribuons à faire en sorte que ce marché évolue. Et je vous parie que d’ici trois ans, nous ne serons plus seuls, et qu’il y aura pas mal d’agences qui nous auront emboité le pas, et c’est très bien. Simplement, être premiers démontre une ambition différente, comporte des risques. C’est surtout une conviction..
IN. : comment votre écosystème vit-il ce virage ?
P.C. : ce qui me rend optimiste c’est que depuis un mois et demi on en parle à certains de nos clients et que pour l’instant, nous avons un accueil ultra favorable. Il faut dire qu’un très grand nombre de nos clients sont extrêmement conscients qu’ils doivent changer leurs pratiques, ont eux mêmes des engagements chaque fois plus grands… Qu’ils ont déjà des engagements RSE, et une pression de leurs publics qui les incitent à changer leurs pratiques. Aujourd’hui il y a deux options soit vous ne faites rien et mourez de votre mort lente, soit vous réinventez votre business en prenant en compte ces valeurs fondamentales. Ce n’est pas en choix en fait, c’est une nécessité, une question de survie.
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