La France ne peut plus crier cocorico en matière de production d’oeufs. Jusque-là leader en Europe, l’Hexagone a été rattrapé par l’Allemagne et l’Espagne, qui sont désormais au même niveau. En 2022, 1,2 milliard d’oeufs tricolores sont passés par pertes et profits, en raison de l’influenza aviaire. La production a ainsi été ramenée à 14,4 milliards d’oeufs, un coup dur pour la filière toujours sous tension.
Sur le Vieux Continent, La France est en effet le pays le plus touché par cette épidémie qui a décimé les élevages, provoquant la disparition de plus de 4,5 millions de pondeuses et poulettes. Une baisse des capacités de production équivalente à 9,5 % du cheptel. « Cela s’est traduit par un recul de 8 % de la production, avec les abattages et le ralentissement des mises en place, précise Loïc Coulombel, vice-président du CNPO, l’interprofession. Cette épée de Damoclès est toujours la. On ne prévoit pas de retour à la normale avant l’automne prochain. »
Des pertes colossales
En janvier et février, un important foyer de contamination s’est déclaré en Bretagne, avec plus d’un million de gallinacés touchés. Pour y faire face, des tests sont menés sur la vaccination, notamment aux Pays-Bas. Pour l’instant, aucune stratégie n’a été définie en France.
Dans un rapport dévoilé jeudi, l’Anses recommande de vacciner les volailles de manière préventive, car il faut trois à quatre semaines pour qu’elles soient véritablement immunisées. « Le gouvernement est en train de précommander des vaccins pour les canards », indique Yves-Marie Beaudet, président du CNPO et éleveur près de Saint-Brieuc. Au global, la filière estime les pertes liées à l’influenza aviaire à plus de 246 millions d’euros.
Hausse des importations
Pour les éleveurs, c’est la double peine. Car à cette crise sanitaire s’ajoute la hausse des coûts de production. Alimentation, emballages… elle est estimée à plus de 25 % en 2022. Des tensions qui tombent au plus mal. Car, dans le contexte inflationniste, les oeufs ont la cote : ils restent la protéine animale la moins chère. Même si leurs prix ont grimpé de 10 %, les ventes progressent. Après 1 % l’an dernier, les achats sur les deux premiers mois de l’année augmentent de près de 6 %.
Ce manque de disponibilités crée de plus en plus de ruptures en rayon. Les importations en profitent (+ 28 % en volume). Conséquence, le solde de la balance commerciale a plongé dans le rouge en 2022, avec une perte de 79 millions d’euros, contre un excédent de 17 millions en 2021.
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