Rien ne semble entamer le pouvoir d’attraction des cryptos en France, malgré un léger ralentissement de la dynamique. D’après une étude menée par Ipsos et KPMG pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan), 9,4 % des Français déclaraient posséder des cryptomonnaies en 2022. Ils étaient 8 % en 2021 , et 3 % en 2020. Sur la période étudiée, le marché a pourtant été divisé par trois après les effondrements brutaux – aux conséquences massives – de la crypto Terra en mai et de la plateforme FTX en novembre .
Pour lisser les effets de ces krachs, les auteurs de l’étude ont fait déborder leur enquête jusqu’en mars 2023, afin de mesurer si la chute de FTX , intervenue en fin d’année, avait dissuadé certains candidats à l’investissement.
C’est l’inverse. Avec la reprise du cours des cryptos depuis janvier (+77 % pour le bitcoin), « nous voyons une hausse nette des adoptions, avec environ 100.000 Français en plus », assure Stanislas Barthelemi, manager Cryptos & Web3 chez KPMG France.
Un Français sur deux réticent
En 2022, la connaissance des cryptoactifs a continué de progresser. Désormais, 85 % des Français déclarent avoir déjà entendu parler des cryptos contre 77 % l’année précédente. En termes d’intention, 37 % sont intéressés par l’acquisition de cryptomonnaies alors que 48 % se montrent réticents.
Mais qui sont ces investisseurs ? A 60 % – soit un peu plus que l’année dernière – ce sont d’abord des hommes . Ensuite, ils sont jeunes : 17 % des 18-35 ans ont des cryptos, contre 12 % en 2021. « Pour eux, la crypto devient une classe d’actifs comme une autre », estime l’auteur de l’étude, qui remet en avant la thèse du transfert générationnel déjà évoquée l’an passé : ces jeunes hériteront d’un capital dont une part pourra être investie en crypto. Enfin, les cryptofans appartiennent de plus en plus aux catégories socioprofessionnelles supérieures. Leur motivation principale reste la recherche de rendements à court et à long termes.
Après le crash de FTX qui a touché des épargnants français , l’Adan, lobby des cryptos, met en avant leur prudence : « En moyenne, ils n’investissent pas plus de 11 % de leur épargne dans les cryptos. » Dans 70 % des cas, il s’agit de 5.000 euros. Pour Stanislas Barthelemi, ces données « contreviennent à l’image de l’investisseur qui fait n’importe quoi avec son argent ». D’ailleurs, les trois quarts des investisseurs cryptos ne sont pas si débutants, puisqu’ils possèdent aussi des actions.
Coinbase, non régulé mais plébiscité
Malheureusement, l’étude ne dresse aucun état des lieux des gains et des pertes. Or, nul doute qu’une année aussi chahutée que 2022 aurait été riche d’enseignements. Elle pointe cependant que ceux qui ont abandonné les cryptos en 2022 sont ceux disposant des plus faibles revenus.
Le scandale FTX a aussi amené les auteurs de l’étude à se pencher sur les plateformes favorites des Français pour acheter leurs cryptos. S’il n’est pas surprenant de voir le leader mondial – Binance – arriver en tête(39 %), il est un peu plus inquiétant de voir l’américain Coinbase se classer deuxième (28 %), lui qui ne possède aucun enregistrement de prestataire sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Revolut, Lydia et NFT de marques
Il est intéressant de noter que les FinTech Revolut (20 %) et Lydia (13 %) sont aussi plébiscitées par les Français ; des offres respectivement proposées en marque blanche par les plateformes Bitstamp et Bitpanda. Pour Stanislas Barthelemi, l’éclaircissement à venir de l’environnement réglementaire européen avec le vote final du règlement MiCA cette semaine pourrait débloquer le canal bancaire comme nouvelle façon d’acquérir des cryptos, une demande d’ailleurs formulée par les sondés.
Une autre catégorie de cryptoactifs attire les investisseurs hexagonaux : les NFT (jetons non fongibles). Alors que ce marché a été divisé par dix en volume en 2022, le nombre de Français qui en détiennent a doublé de 2 % à 4 %. Au centre de cette évolution : les jetons proposés par les marques .
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