Une projection climatique à laquelle il fallait s’attendre. Selon les dernières données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les températures de la planète devraient atteindre des niveaux records au cours des cinq prochaines années.

Selon l’OMM, il y a ainsi 66 % de risque qu’entre 2023 et 2027 la température mondiale moyenne annuelle soit supérieure de plus de 1,5 °C, par rapport au niveau préindustriel, pendant au moins une année. « La confiance dans les prévisions de la température moyenne mondiale est élevée, car les prévisions a posteriori révèlent que toutes les mesures sont très fiables », souligne à ce sujet l’OMM.

Les cinq prochaines années les plus chaudes
Conséquence tirée par l’OMM dans ce rapport : il y a 98 % de chance qu’au moins l’une des cinq prochaines années, ainsi que la période de cinq ans dans son ensemble, soient les plus chaudes jamais enregistrées dans l’histoire de l’humanité. Lorsqu’on remonte dans les précédentes données de l’OMM, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais mesurées. 2016 étant, pour le moment, l’année qui détient le record dans cette période.
Les températures moyennes à la surface de la terre et de la mer à l’échelle mondiale ont été en hausse constante depuis les années 1960. En 2023, elles devraient être supérieures à la moyenne de 1991-2020 dans presque toutes les régions.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, l’Alaska (USA), l’Afrique du Sud, l’Asie du Sud et certaines parties de l’Australie seront les seuls territoires à être un peu épargnés. Certaines parties de l’océan Pacifique Sud seront plus froides que la moyenne.
Concernant le régime moyen des précipitations entre mai et septembre sur la période 2023-2027, l’OMM prévoit « une hausse des pluies au Sahel, dans le nord de l’Europe, en Alaska et dans le nord de la Sibérie ». A l’inverse, il y aura une baisse des précipitations sur le bassin de l’Amazone et dans certaines régions de l’Australie.

L’OMM fait aussi un zoom sur le réchauffement de l’Arctique. D’après ses calculs, le réchauffement de ce territoire connait « une intensification disproportionnée ». Par rapport à la moyenne de la période 1991-2020, la température dans l’Arctique devrait être « trois fois supérieure à l’anomalie moyenne mondiale ».

En cause, les gaz à effet de serre et le phénomène « El Niño »
Cet emballement est alimenté par l’augmentation des gaz à effet de serre, qui retiennent davantage de chaleur et « El Niño », phénomène climatique qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie Est du sud de l’océan Pacifique.
L’augmentation des températures produite par « El Niño » provoque des sécheresses accrues dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres. Tout particulièrement l’Afrique. Début mai, l’OMM estimait qu’il y avait 60 % de chances qu’« El Niño » se développe d’ici la fin juillet et 80 % de chances d’ici la fin septembre.

Des hausses directement liées au changement climatique
« Ce rapport ne signifie pas que nous dépasserons en permanence le niveau de 1,5 °C spécifié dans l’Accord de Paris […]. Cependant, l’OMM tire la sonnette d’alarme sur le fait que nous allons temporairement dépasser le niveau de 1,5 °C avec une fréquence croissante », explique le secrétaire général de l’OMM, le professeur Petteri Taalas.
Le chercheur poursuit son explication : « Un épisode El Niño devrait se développer dans les mois à venir. Associé au changement climatique anthropique, il fera grimper les températures mondiales à des niveaux jamais atteints ».

Conséquence néfaste sur la santé humaine
« Les répercussions sur la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau et l’environnement seront considérables. Nous devons nous préparer », alerte le haut cadre de l’OMM.
« Les températures moyennes mondiales devraient continuer d’augmenter, nous éloignant toujours plus du climat auquel nous sommes habitués », abonde en ce sens Leon Hermanson, expert scientifique du Service météorologique du Royaume-Uni (Met office), qui a dirigé la rédaction de ce rapport .

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