OpenAI est-il toujours un laboratoire dédié au développement de l’intelligence artificielle profitant « à toute l’humanité », comme l’énonce sa charte ? Ou la société est-elle devenue le bras armé de Microsoft dans l’IA générative ? Le géant de la tech s’en défend.

Dans une interview vidéo à CNBC, Satya Nadella, PDG de Microsoft, a déclaré qu’il n’était « pas factuellement correct » d’affirmer que sa firme contrôlait la société de Sam Altman et son fameux chatbot qui affole la planète tech, ChatGPT.
Le patron américain, aux manettes de Microsoft depuis 2014, répondait directement aux allégations d’Elon Musk sur le sujet. Le patron de Tesla, Twitter et SpaceX – qui faisait d’ailleurs partie des cofondateurs d’OpenAI avant de s’en retirer il y a quelques années – a déclaré en avril que Microsoft avait « à ce stade » une influence très forte, voire « un contrôle direct » sur la start-up d’intelligence artificielle.

« Un excellent partenariat commercial »
Une déclaration réfutée par Satya Nadella. « OpenAI est très attaché au fait d’être contrôlé par un conseil d’administration à but non lucratif », a-t-il déclaré. « Nous y avons une participation ne donnant pas le contrôle et nous y avons un excellent partenariat commercial », a-t-il poursuivi.
OpenAI a été fondé en 2015 en tant qu’association à but non lucratif. La structure a changé en 2019, lorsque deux hauts dirigeants ont annoncé la formation d’une entité à « profit plafonné ». Ce statut empêche les premiers investisseurs de la start-up de gagner plus de 100 fois leur investissement, avec des rendements inférieurs pour les investisseurs ultérieurs, tels que Microsoft.
Microsoft a annoncé, en janvier, un investissement pluriannuel de plusieurs milliards de dollars dans OpenAI et a intégré sa technologie, telle que GPT-4, dans ses produits et services ces derniers mois, comme dans son navigateur Bing et son logiciel de messagerie Teams.
Malgré cette bataille de géants qui s’est ouverte entre Microsoft et son grand rival Google – qui a également lancé son propre chatbot, Bard -, il n’est pas garanti que ceux-ci soient les grands gagnants de cette course dans l’IA générative, a toutefois ajouté Satya Nadella.
La capacité des petites entreprises à percer dans l’IA « dépendra de l’adéquation produit-marché », a assuré le PDG. Il n’y a qu’à voir, selon lui, comment les cartes ont été rebattues dans le domaine des moteurs de recherche, largement dominé par Google jusqu’ici. « Si vous aviez dit, encore l’an dernier, qu’une vraie compétition est lancée dans la recherche en ligne et qu’il existe une alternative à Google, qui l’aurait cru ? ».

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