Ceux qui pensent encore que le buzz mondial géant autour de l’intelligence artificielle (IA) est une super-bulle médiatique, un feu de paille comme celui du métavers, changeront peut-être d’avis à la lecture du rapport McKinsey, publié aujourd’hui à l’occasion du salon Vivatech, qui se déroule à Paris du 14 au 17 juin.

Selon le cabinet américain, l’IA dite « générative » a le potentiel de générer, chaque année, sur la planète une richesse supplémentaire comprise entre 2 600 et 4 400 milliards de dollars. Soit davantage que le produit intérieur brut de la Grande-Bretagne ! « Il s’agit d’une importante accélération potentielle par rapport à notre modélisation initiale sur l’impact de l’IA », explique Eric Hazan, directeur associé senior chez McKinsey au bureau de Paris et coauteur du rapport.

La raison ? L’amélioration beaucoup plus rapide que prévu de ces grandes plateformes d’intelligence artificielle basées sur des « modèles de fondation », comme le Transformer de Google, disponible en open source depuis 2017. Il s’agit de plateformes logicielles entraînées sur de très gros volumes de données qui – par apprentissage autosupervisé grâce à ce qu’on appelle des « réseaux de neurones profonds » – sont capables de converser avec leurs usagers en langage naturel et d’utiliser toutes sortes de contenus existants (texte, images, musique…) pour en générer de nouveaux.

« Les résultats de cette technologie ont été si spectaculaires qu’elle a attiré une masse considérable de capitaux, explique Eric Hazan. Entre 2017 et 2022, les investissements mondiaux dans les IA génératives ont été multipliés par 40, alors que ceux dans l’IA en général étaient multipliés par 4 seulement. » On parle de 12 milliards de dollars misés sur les IA génératives… pour les seuls premiers cinq mois de l’année 2023 ! Pour l’essentiel aux Etats-Unis.

La guerre de l’intelligence artificielle est déclarée entre les géants du numérique
Pour le grand public, la montée en puissance de ces nouvelles technologies a été à peu près invisible jusqu’à l’apparition, en novembre 2022, du robot conversationnel ChatGPT de la société californienne Open AI, largement financée par Microsoft. Et la plateforme sur laquelle il s’appuie, GPT, a elle-même énormément progressé avec sa version GPT-4. « Bien sûr, ces systèmes très puissants sont encore faillibles, constate cet expert. Mais ils ne cessent d’être améliorés, et peuvent déjà servir de très nombreux cas d’usage en entreprise. »

L’étude McKinsey prévoit que 75 % de la valeur générée par l’IA devrait toucher quatre grands types de fonctions, communes à la plupart des activités économiques. Il s’agit des relations avec les clients, des activités de marketing et de vente, du codage informatique, ainsi que de la recherche-développement.

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