Des plages bondées l’été, des files d’attentes pour prendre une photo Instagram dans un champ de lavande, des embouteillages humains lors de l’ascension de certaines montagnes comme l’Everest… Plusieurs lieux naturels et touristiques souffrent de ce qu’on qualifie de « surtourisme ». Pour mieux aider les acteurs des territoires à mieux gérer ces pics de fréquentation à certains moments de l’année, Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a annoncé le lancement d’un plan national.

D’une campagne de communication aux aides financières
Ce plan prévoit tout d’abord la création d’un guide pratique qui sera rédigé d’ici la fin 2023 par un groupe de travail constitué d’acteurs d’horizons variés (institutionnels, chercheurs, fédérations professionnelles) afin de définir les notions de « surtourisme », « surfréquentation » et « pics de fréquentation ». « C’est quoi le sur-tourisme ? Il commence quand ? Comment on le quantifie ? Un taux de départ en vacances de 60% ? Un parking saturé 9 jours dans l’année ? Un loueur de canoë full entre le 3 aout et 11 aout ? », se questionnait justement Jean Pinard, Directeur du Comité Régional Occitanie, sur LinkedIn il y a quelques jours.
Une campagne de communication d’un million d’euros « avec des influenceurs » est également prévue pour sensibiliser les touristes français comme étrangers aux bonnes pratiques à adopter et les inciter à mieux choisir leur destination et leurs dates de départ.
Une plateforme numérique développée par Atout France sera lancée au premier semestre 2024. Elle permettra de récolter des données sur les flux touristiques. « La France est la première destination touristique au monde, mais nous manquons cruellement de données. », a déploré Olivia Grégoire dans un entretien au journal Le Figaro.

Le gouvernement annonce la création d’un observatoire national des sites touristiques majeurs.

Pour accompagner les acteurs à pallier au manque de moyens humains et financiers, Olivia Grégoire a fait savoir que plusieurs aides seront apportées aux acteurs touristiques. Un budget de 1,5 million d’euros débloqués par Atout France sera dédié à l’accompagnement de quinze à trente territoires pilotes. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie accompagnera six collectivités sur une durée de trois ans, dès 2024, avec un budget de 600 000 euros. Enfin, les collectivités pourront bénéficier du dispositif « volontariat territorial en administration » porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

Démarketing et systèmes de réservation
Pour lutter contre le surtourisme et les pics de fréquentation, certains territoires ont déjà pris des mesures. La calanque de Sugiton à Marseille, l’île de Porquerolles, les îles Lavezzi en Corse ont mis en place des quotas et demandent aux touristes de réserver à l’avance l’accès à ces sites naturels. Le démarketing a aussi fait son apparition. Dans le tourisme, ce concept consiste à montrer des images de certains lieux lorsqu’ils sont surfréquentés afin de dissuader le public de s’y rendre durant les périodes critiques (l’été principalement) ou à adopter une stratégie du silence. La ville de Porto-Vecchio ou les calanques de Marseille l’ont notamment adopté ces dernières années.

Lire l’article complet sur : www.tom.travel