Alpine veut convaincre du sérieux de ses ambitions. La marque sportive du groupe Renault a expliqué, ce lundi matin dans un communiqué de presse, comment elle compte faire grimper son chiffre d’affaires jusqu’à 8 milliards d’euros en 2030. Le directeur général du constructeur, Luca de Meo, doit donner des précisions supplémentaires dans l’après-midi, lors d’une réunion analystes organisée dans les locaux de l’écurie Alpine de F1, à Enstone (Angleterre).

Les objectifs financiers annoncés en novembre lors du plan « Révolution » sont confirmés. Alpine vise une croissance annuelle de son chiffre d’affaires de 40 % jusqu’en 2026, pour atteindre 2 milliards d’euros à cette date, avec des comptes à l’équilibre. A la fin de la décennie, la marge opérationnelle doit être supérieure à 10 %.

Un cabriolet et la relève de l’A310
Pour y parvenir, la marque ne prévoit plus cinq, mais sept lancements de nouveaux modèles d’ici 2030. La première vague restera constituée par le « garage de rêve » : l’A290, la petite citadine sportive inspirée de la R5 électrique, ouvrira le bal l’an prochain.

Suivront un Crossover GT de segment C, qui sera produit dans la manufacture historique de Dieppe, et la nouvelle A110, 100 % électrique elle aussi , qui sera dans les concessions « d’ici fin 2026 », précise le communiqué.
Alpine annonce à cet horizon deux nouveaux modèles : « un cabriolet inédit basé sur l’A110 », et « la nouvelle A310, un coupé sport 4 places », qui s’inscrira dans la lignée du modèle vendu par la marque dans les années 1970. A cela s’ajouteront en 2027-2028 deux gros véhicules des segments D et E (certainement des SUV), taillés pour une expansion commerciale vers les Etats-Unis et l’Asie. Au total, « l’idée est de passer d’un segment de niche à une marque complète et globale », résume Laurent Rossi, le patron de la marque.
Sur le plan technique, la future A110, le cabriolet et l’A310 s’appuieront sur une nouvelle plateforme 100 % électrique et modulable, qui sera développée en interne. Longtemps étudiée, une collaboration avec la marque Lotus pour utiliser une de ses bases techniques a finalement été écartée.

Développer une plateforme représente généralement une dépense qui se chiffre en centaines de millions d’euros. Le groupe promet qu’il « capitalisera sur les ressources internes de l’entreprise afin de réaliser des économies d’échelle ».

De nouveaux investisseurs dans l’écurie
Cette salve de lancements, associée à l’expansion géographique de la marque, nécessitera de gros investissements, que Renault ne va pas supporter seul. Le groupe a ainsi annoncé, ce lundi, l’arrivée de nouveaux partenaires dans l’écurie de Formule 1. Un trio de fonds, dont celui lancé par l’acteur américain Ryan Reynolds, va investir un total de 200 millions d’euros, ce qui leur octroiera 24 % du capital.

Comme il l’a dit en novembre dernier, le constructeur recherche également un ou des investisseurs pour entrer au capital de la marque. La présentation des atouts d’Alpine aux analystes financiers rentre dans cet objectif. A ce stade, un renforcement des liens avec Geely représente la piste la plus probable.

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