La réindustrialisation ne se fait pas encore sentir dans les statistiques automobiles françaises. Production et déficit commercial restent en berne. Sur les douze derniers mois glissants, l’écart entre les importations et les exportations de voitures s’est élevé à – 17 milliards d’euros, contre – 15,6 milliards en 2022 et seulement – 12 milliards avant la crise du Covid en 2019.
En relatif, les ventes à l’étranger de véhicules fabriqués en France se sont toutefois stabilisées. Les exportations pesaient 68 % des importations ces douze derniers mois, tant soit peu le même niveau qu’en 2022. C’est mieux qu’en 2020 (64 %), mais bien moins qu’en 2019 (74 %).
La dynamique des importations demeure toutefois plus forte que celle des exportations. Quand les ventes à l’étranger de voitures made in France accusent toujours un fossé de 5 milliards par rapport à 2019, les véhicules en provenance de l’étranger ont dépassé de plus de 2 milliards leur niveau d’avant-Covid.
Modèles à gros volumes délocalisés
« En plus de la concurrence des marques étrangères sur le marché français, les choix de cette dernière décennie du groupe Renault et de Stellantis pèsent lourd dans la balance », analyse l’universitaire et consultant Bernard Jullien, grand spécialiste de l’industrie automobile. D’un seul mouvement, les deux constructeurs français ont délocalisé en 2019 leurs modèles à succès, les Clio et 208.
Après la disparition de ces gros volumes s’en est suivie une forte chute de la production hexagonale, et donc des exportations. Les citadines, voitures qu’achètent en plus grand nombre les clients français, sont dorénavant produites en Europe de l’Est, en Espagne ou en Turquie. Corollaire, les importations en provenance de ces pays ont fortement progressé ces dernières années.
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