Tout semblait aller pour le mieux pour Havas. Le réseau roi de groupes de communication, propriété du groupe Vivendi, affichait la semaine dernière une croissance organique de 4,5 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2023. Et même si Yannick Bolloré révélait à AdAge, la semaine dernière, « une situation difficile, liée à l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt, ainsi qu’aux crises géopolitiques actuelles », rien ne semblait pouvoir gâcher ces bons résultats. D’autant que depuis la rentrée, Havas engrangeait les budgets de com de KFC, Danone ou Gifi.
Invincible, le 20 septembre dernier, donc, le géant de la com annonçait par la même, avoir été retenu par le géant gazier et pétrolier Shell pour un contrat publicitaire mondial. Objectif affiché :« accompagner l’équipe de Shell dans son ambition de mieux informer les consommateurs sur la gamme de solutions énergétiques que l’entreprise propose aujourd’hui et sur ses investissements pour l’avenir ». Hélas, ce partenariat s’est aussitôt attiré les foudres des associations de défense de l’environnement, avant même sa mise en place prévue en janvier 2024.
Certaines d’entre elles, à l’image du groupe de pression L’Initiative pour un traité de non-prolifération des énergies fossiles, accuse en effet Havas d’avoir accepté de travailler avec « l’un des principaux coupables de la crise climatique ». De son côté Duncan Meisel, président de Clean Creatives, (collectif de professionnels de la communication ayant renoncé à travailler avec le secteur des énergies fossiles), estime que ce contrat pourrait avoir « un impact significatif sur la réputation, les certifications CSR et le recrutement » de Havas.
En effet, B Lab Global, l’association à but non lucratif, dont la réputation n’est plus à faire et qui décerne chaque année son label B Corp aux entreprises commerciales les plus vertueuses, annonçait hier ne plus garantir à certaines agences le précieux sésame. Une décision quasi inévitable après qu’un collectif composé de 26 agences – dont Good, Enviral, Manifest et Marlin Communications – a réclamé le retrait du certificat B Corp détenu par quatre filiales du groupe Havas suite à la signature du contrat Shell.
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