A quoi rêvent les jeunes actifs ? C’est l’objet d’une étude de l’institut BVA Xsight, pour la Fondation Jean-Jaurès et la Macif, parue ce jeudi 7 décembre, sur l’évolution du rapport des 18-24 ans au monde du travail. Pour la troisième année consécutive, la société d’étude et de conseil passe au peigne fin leurs aspirations professionnelles. Stabilité, motivation, engagements… Leurs critères évoluent, dessinent de nouvelles attentes et racontent, en filigrane, l’évolution de notre société.
« Le changement le plus intéressant de ces trois dernières années concerne le rôle “politique” et “sociétal” de l’entreprise », souligne Jérémie Peltier, codirecteur général de la Fondation Jean-Jaurès. De fait, 41 % des jeunes considèrent qu’« être utile à la société » est l’un des rôles principaux de l’entreprise. Un paramètre qu’ils placent avant leur épanouissement personnel, cité par 31 % d’entre eux (- 9 % par rapport à 2022).
L’entreprise idéale ? Française et engagée sur l’environnement
« Ce phénomène confirme l’émergence de discours et positionnements plus politiques » des entreprises, lesquelles ont compris « qu’il y avait là une place à prendre laissée vacante par les responsables politiques », poursuit Jérémie Peltier. Et c’est – depuis trois ans maintenant – sur la préservation de l’environnement (pour 32 % des salariés) que l’entreprise doit d’abord et avant tout s’engager. Suivi par la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, pour 27 % d’entre eux (contre 23 % l’année précédente).
Et si le souhait d’une entreprise plus politique est largement partagé, celui d’une entreprise enracinée l’est tout autant, révèle encore le rapport. Ainsi, lorsqu’on les interroge sur leur « entreprise idéale », les jeunes sont 34 % à citer « une entreprise française ». « Cet élément confirme qu’il y a en ce moment un levier d’attractivité chez les entreprises assumant leur caractère “patriotique” et enraciné, contrairement aux entreprises étrangères, perçues comme “idéales” par seulement 10 % des jeunes », commente Jérémie Peltier.
Des jeunes actifs « plus motivés » et « optimistes »
Autre enseignement de ce rapport, le moral des jeunes semble retrouver des couleurs. Les auteurs allant jusqu’à conclure à la « fin des effets de la crise sanitaire ». 49 % des sondés déclarent, en effet, se sentir « plus motivés » qu’avant l’épidémie (soit sept points de plus que l’année dernière), 69 % avoir « bon moral » (trois points de plus) et 72 % être « optimistes » quant à leur avenir (dix points de plus).
Malgré ce rebond, un certain nombre d’habitudes prises durant la crise sanitaire semblent s’enraciner. Ainsi le télétravail demeure-t-il perçu comme paramètre d’un « travail idéal » pour 52 % des 18-24 ans (contre 42 % en 2021). Pouvoir mieux organiser sa vie personnelle et sa vie professionnelle est un paramètre crucial pour 35 % des jeunes sondés, après la question de la rémunération.
La rémunération, critère numéro un des jeunes sondés
Car la question d’un « poste bien payé » demeure le critère numéro un de 43 % des jeunes – et s’avère le seul élément constant pour la troisième année consécutive, rappelle le rapport. « Du fait sans doute de l’inflation », expose-t-il, 50 % d’entre eux indiquent que le fait de ne pas gagner suffisamment d’argent constitue leur première source d’angoisse (quatre points de plus en un an).
Bien loin devant l’idée de s’ennuyer au travail (36 %) ou de ne pas être intéressé par celui-ci (34 %). Pour cause, « l’argent, développe Jérémie Peltier, est le facteur de stabilité par excellence, l’élément rassurant pour se projeter dans l’avenir dans une période parfois instable et incertaine ».
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