Avis aux candidats qui songent à lancer des lignes de train longue distance et à grande vitesse, il reste encore beaucoup de place dans le tunnel sous la Manche. « Il y a de nombreuses opportunités que nous allons chercher. Dans un contexte favorable de décarbonation, nous allons ouvrir le deuxième chapitre de notre Histoire », a indiqué jeudi à Sangatte (Pas-de-Calais) Yann Leriche, le directeur général du groupe Getlink , maison mère d’Eurotunnel.
Bientôt trente ans de service
Tandis que le lien fixe transmanche fêtera ses trente ans de service en mai prochain, le patron de cette infrastructure unique au monde, qui voit passer en continu quatre types de trafics et de véhicules différents, a bien l’intention de mettre les bouchées doubles sur le TGV entre Londres et le continent. Convaincu de l’important potentiel de ce marché , pour le moment trusté par l’avion. « Actuellement, Eurotunnel compte 10 millions de passagers par an sur la grande vitesse et sur le barreau historique (assuré par Eurostar, NDLR). Au total, nous visons à terme une progression de 50 %, avec de nouvelles lignes », dit-il.
A ses débuts, Eurotunnel avait été conçu pour transporter plus de 20 millions de passagers par an à bord des TGV. De fait, il ne voit circuler que 25 allers-retours par jour, soit 50 trains, d’où un large potentiel sous-exploité depuis des années. Le groupe privé a donc multiplié les études et les contacts avec les gestionnaires des réseaux français, allemand, belge et suisse, pour doper l’activité au-delà des lignes historiques que sont Paris-Londres, Bruxelles-Londres et depuis peu, Amsterdam-Londres .
Le concessionnaire du tunnel, qui touche des recettes sur chaque passager transporté sous la Manche (un tronçon stratégique de 57km), veut doubler le nombre de liaisons à grande vitesse d’ici à dix ans. Avec des axes jugés solides comme Londres-Cologne-Francfort, Londres-Bâle-Zurich, ou Londres-Genève. Dans un second temps – les études sont ici moins avancées – pourraient figurer aussi des Londres-Lyon-Marseille ou Londres-Bordeaux, en contournant Paris par Disneyland pour éviter un fastidieux changement de gare.
Point de bascule à 4 heures
« Face à l’avion, le point de bascule est de 4 heures de trajet : à ce seuil-là, l’aérien a environ 50 % du marché, et le rail 50 % », détaille Yann Leriche. Sur ces bases, et en tenant compte de la croissance logique des marchés (+20 % d’induction) avec l’arrivée d’une nouvelle proposition décarbonée de transport, il estime que le train pourrait capter à lui seul 2 millions de clients annuels sur Londres-Cologne-Francfort et 1 million sur Londres-Genève, « deux opportunités fortes ».
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment