A la fin du XXe siècle, le sort des deux bandes de sable – on aura reconnu Gaza et Dubaï – va diverger à 180 degrés. L’émir de Dubaï s’entend avec ses voisins, pour la paix et l’unité. Ils créent une fédération, les Emirats arabes unis. Dubaï, l’émirat « sans pétrole », fait un choix : devenir une ville carrefour de commerce, de voyages, de finance et de loisirs.
La paix à Dubaï
Le développement immobilier est hardi avec ces fameuses îles « palmes » conquises sur la mer et ces tours immenses. Dubaï a investi dans un immense port de containers, un gigantesque aéroport international et une compagnie aérienne, Emirates, qui va bousculer la profession. Les capitaux y sont choyés. Le soleil permanent en fait une destination touristique. La part du pétrole dans le PIB passe des deux tiers, en 1975, à 18 % en 1995 et à quasi 0 % aujourd’hui.
L’émirat n’est pas exempt de critiques justifiées. Il a fait venir des immigrants d’Inde, du Pakistan ou d’Egypte qui sont honteusement maltraités. La presse n’est pas libre, la fiscalité est opaque, ce n’est pas une démocratie. Son développement repose sur l’excès, le brillant et l’artifice à une époque qui doit découvrir la sobriété.
Mais le résultat est indéniable. Les Dubaïotes vivent en paix, disposent de grandes libertés, y compris les femmes, et comptent parmi les plus riches du monde.
La guerre à Gaza
Gaza, lors de la même période, fait le choix opposé. Quand Ariel Sharon retire les troupes israéliennes en 2005, après 38 ans d’occupation, l’avenir était ouvert.
Gaza aurait pu retrouver sa vocation antique et redevenir un carrefour économique au moment où, justement, le Liban, aux mains du Hezbollah, a abandonné ce rôle. La communauté internationale était prête à y investir.
Gaza aurait pu devenir un modèle de réussite dont les Palestiniens de Cisjordanie auraient pu s’inspirer. Israël trouvant la paix sur son flanc sud-ouest aurait, nolens volens, joué le jeu. Gaza aurait pu devenir un petit Dubaï.
La responsabilité du Hamas
Mais ses responsables en ont décidé autrement. Ayant gagné les élections locales, le Hamas liquide son ennemi le Fatah et n’investit que dans une politique obsessionnelle : la destruction d’Israël. S’ensuivent des tirs de roquettes continuels, des guerres, des répliques, un blocus. Les milliards de dollars et d’euros des aides humanitaires sont autant que possible détournés pour acheter des armes, bourrer le crâne de jeunes terroristes, creuser des tunnels .
Par sa « victoire » très éphémère le 7 octobre, le Hamas a plongé délibérément le peuple palestinien dans l’enfer. La guerre que mènent les terroristes contre les Juifs, contre le Fatah favorable aux accords d’Oslo, contre les Occidentaux, « n’a pas d’autre but que de contrôler le pouvoir sous le déguisement d’une lutte contre un oppresseur colonial », comme le dit Thomas Friedman dans le « New York Times » (29 décembre).
Il en est de même de l’Iran et de toutes les dictatures arabes. L’origine des ravages du Moyen-Orient et du malheur arabe depuis tant de décennies est que trop de dirigeants préfèrent la guerre au développement. A la suite du 7 octobre, les peuples doivent commencer à affirmer que la cause arabe est mieux défendue par les tours que par les tunnels.
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