Les algorithmes supervisés se révèlent un outil d’aide à la créativité des parfumeurs. L’IA générative accélère par ailleurs la réalisation des commandes de parfums mais son utilisation reste très limitée. Illustration chez le groupe Robertet.
Publié le 6 janv. 2024
« A la manière d’un peintre qui harmonise les couleurs de sa toile, un parfumeur va travailler un jeu d’équilibre entre différents ingrédients et dévoiler une histoire olfactive qui vit à travers le temps. C’est un métier d’art et d’émotions autour de la fragrance qui prend vie auprès du consommateur final », analyse Jérémy Carles, directeur marketing de la division parfumerie du groupe Robertet , basé à Grasse. L’intelligence artificielle a pourtant trouvé sa place dans cet univers tridimensionnel ultra-subjectif.
Le numéro un mondial des parfums et arômes naturels commence à y recourir à la fois pour faciliter la réalisation des commandes de ses clients et pour renforcer la créativité de ses parfumeurs. Dans le premier cas, un parfum boisé ou encore floral n’a pas la même résonance d’un individu à l’autre selon son parcours personnel, son origine géographique, son sexe, voire les règles nationales qui encadrent la fabrication de parfums.
En croisant une centaine de critères définis à l’avance dans les bases de données du groupe qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’international, l’intelligence artificielle ainsi supervisée traduit les perceptions olfactives de chacun afin de s’assurer que tout le monde parle bien de la même chose.
Le groupe recourt aussi à l’IA générative car sa capacité à traduire en mots-clés les images et atmosphères évoquées dans le cahier de charges des clients, en allant chercher des données extérieures à celles de Robertet, enrichit et accélère ce processus.
L’IA se fait miroir de création
Le « nez » crée par ailleurs jusqu’à 2.000 formules par an qu’il ne peut garder précisément en mémoire. L’IA peut alors aussi lui faciliter la recherche de notes et d’accords déjà créés afin de les peaufiner ou les styliser.
« En évoluant avec le parfumeur, l’algorithme qui lui est personnel fait office d’extension de sa mémoire ou de miroir de sa création », explique Jérémy Carles. « Il ne le remplace pas, c’est un outil précieux d’aide à sa créativité et de connexion avec les marchés et les consommateurs », conclut-il.
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