Etablie à Paris, la société Mistral AI n’opère pas dans un désert. La capitale française a réussi à se faire une place dans la cartographie mondiale de l’intelligence artificielle, même si elle n’est pas la seule et reste loin derrière San Francisco. Pour le recrutement, le financement ou les partenariats, être dans un écosystème vivant est un atout pour la jeune pousse. Le Covid-19 a permis aussi d’aller chercher des capitaux partout dans le monde avec des fonds de capital-risque se virtualisant. Et parallèlement, de nombreux entrepreneurs de l’IA très en vue dans la Silicon Valley sont revenus en France ou ont quitté des grandes entreprises américaines pour y fonder une start-up IA : Alexandre Lebrun (Nabla), Stanislas Polu (ex-OpenAI) et Gabriel Hubert (ex-Alan) pour Dust. Le point d’inflexion a probablement été l’arrivée de Poolside en France. D’autres arriveraient (Holistic…).

Enfin, plusieurs grandes entreprises et entrepreneurs français s’intéressent à l’IA. Xavier Niel (Iliad), Rodolphe Saadé (CMA CGM) et Eric Schmidt (ex-Google) ont ainsi annoncé fin 2023 investir 300 millions d’euros dans un laboratoire d’intelligence artificielle à but non lucratif. Le fondateur de Free, animateur de cet écosystème, a positionné son groupe pour que la naissance de stars européennes de l’IA fasse ses affaires dans le cloud.

Un besoin de souveraineté
A l’image du cloud qui doit être souverain, il y a une demande des particuliers, des entreprises et même de l’Etat pour que les modèles de langage de l’IA générative soient français. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles Paris a semblé finalement privilégier ses start-up de l’IA comme Mistral AI dans l’AI Act européen. Mistral et les autres modèles de langage français devraient profiter de cette demande de souveraineté.

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