Le gouvernement a été pris par surprise, malgré les avertissements des professionnels en fin d’année dernière. Depuis que la réforme de MaPrimeRénov’, cette subvention publique à la rénovation énergétique des logements, est entrée en vigueur début janvier, les demandes de primes se sont littéralement effondrées : selon des informations obtenues par « Les Echos » auprès du ministère du Logement, elles ont chuté de 40 % en janvier et février, par rapport à la même période de l’année dernière.
Un effondrement également constaté par les professionnels. La Fédération française du bâtiment (FFB) évoque une « catastrophe » pour le secteur, tandis que la Capeb, qui représente les artisans, observe « une nette baisse d’activité » chez ses adhérents, dit son président, Jean-Christophe Redon.
Favoriser les rénovations globales
Même si les tensions sur le pouvoir d’achat en expliquent sans doute une partie, cette chute est clairement liée à la mise en place du nouveau dispositif le 1er janvier dernier. La réforme avait pour objectif de favoriser les rénovations globales, réputées plus efficaces, au détriment des travaux simples (changement de fenêtres, isolation des combles ou des murs, etc.) : les aides ont été supprimées sur certains de ces « mono-gestes », provoquant l’effondrement des travaux correspondants.
« Toutes les aides aux mono-gestes n’ont pourtant pas disparu (le changement de système de chauffage est resté éligible dans certains cas, par exemple), mais la communication du gouvernement a été tellement axée sur les rénovations d’ampleur que les clients, mais aussi de nombreux artisans, ont compris le contraire », relève Frédéric Utzmann, président de la société spécialisée Effy.
L’augmentation des aides aux rénovations globales (qui peuvent représenter jusqu’à 90 % des travaux, jusqu’à 70.000 euros, pour les ménages modestes) a certes dopé le nombre de dossiers correspondants. « Chez nous ils représentent désormais 30 % à 40 % des demandes, alors qu’ils étaient négligeables l’an dernier », témoigne Frédéric Utzmann. « Mais selon les secteurs, nos autres activités ont baissé entre 30 et 50 % », reconnaît-il.
Simplifier le dispositif
L’obligation de recourir à un intermédiaire « Mon accompagnateur Rénov’», instaurée par la réforme, a elle aussi nettement freiné le marché, selon les professionnels. « Les accompagnateurs ne sont pas encore assez nombreux : du coup, ils ne répondent pas ou beaucoup trop tard », avance-t-on à la FFB.
Il est vrai que la mise en place du nouveau système a pu aussi engendrer des délais au démarrage. « Jusqu’au 1er janvier, nous avancions les aides correspondantes aux particuliers. Aujourd’hui c’est l’Anah [l’organisme gestionnaire de MaPrimeRénov’] qui les gère en direct », avance ainsi Pierre-Marie Perrin, directeur des affaires publiques d’Hellio, une autre société spécialisée dans la rénovation énergétique.
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