La tendance se précise pour Shein. Selon plusieurs médias anglo-saxons, qui citaient lundi des sources proches du dossier, le géant de la « fast fashion » devrait publier dans les jours à venir un projet d’entrée en bourse à environ 60 milliards d’euros à Londres, après avoir renoncé à Wall Street.

Le site de vente de vêtements à bas prix, fondé en Chine et installé à Singapour, « prévoit de déposer de façon confidentielle un projet d’entrée en bourse à Londres dans les prochains jours » pour ce qui serait l’une des plus grosses offres boursières des dernières années à la Bourse de Londres, écrit notamment le « Financial Times ».

Le quotidien financier, citant des sources proches du dossier, ajoute que ce projet à 50 milliards de livres (soit environ 60 milliards d’euros) serait déposé auprès des régulateurs britanniques pour signifier un souhait de cotation. La chaîne de télévision Sky News précise que cela pourrait avoir lieu dès cette semaine mais pourrait également être remis à plus tard ce mois-ci.

Soulagement à la City
Ce serait une bonne nouvelle pour la place londonienne , qui fait face à des départs pour Wall Street ou des choix de première cotation outre-Atlantique, où les entreprises espèrent bénéficier de meilleures valorisations et d’un plus vaste accès à des investisseurs.
Shein envisageait à l’origine une cotation à New York avant d’y renoncer vu un accueil tiède des régulateurs américains, en raison des dissensions entre Washington et Pékin.
En février, Sky News écrivait que le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt avait discuté avec le président exécutif de Shein, Donald Tang, d’une cotation à Londres.

Une griffe aux méthodes discutables
Fondé en 2008, le site de vente en ligne Shein a rapidement conquis le marché mondial de la mode éphémère ou « fast-fashion », basée sur le renouvellement rapide de collections à prix cassés, ce qui a séduit de nombreux consommateurs en plein bond d’inflation et crise du pouvoir d’achat.
Accusée de travail forcé, de plagiat de modèles de ses concurrents, d’incitation à la surconsommation, montrée du doigt pour l’impact environnemental de ses produits et peu transparente sur sa production, la marque s’attire les foudres des défenseurs de l’environnement et des droits humains.

Le mois dernier, une étude de l’ONG américano-canadienne Stand Earth plaçait Shein à la dernière place d’un classement de l’impact environnemental des marques de « fast fashion ». Ce qui n’a pas empêché l’entreprise de réaliser 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 800 millions de bénéfices en 2022, selon le quotidien américain « The Wall Street Journal ».

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