Ce n’est pas l’approche des Jeux Olympiques ou Roland Garros qui les ont amenées à Paris cette année. Venus et Serena Williams ont fait sensation au salon VivaTech, accueillies telles des rock stars sur la scène du Dôme de Paris, pour parler finances et investissement en Bourse. Les deux soeurs, désormais éloignées des courts, sont les égéries de Shares, l’un des derniers néocourtiers à se lancer en France.

Les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la Bourse. La chute des cours durant la panique boursière de mars 2020 a poussé des centaines de milliers de jeunes épargnants à se lancer pour la première fois sur les marchés. C’est notamment le cas de Benjamin Chemla, le serial entrepreneur qui a fondé Shares après avoir créé Stuart, un pionnier de la logistique du dernier kilomètre cédé à La Poste en 2017.
« En France, le marché est en pleine explosion, il y a un véritable enjeu de captation d’un nouveau public », explique-t-il. « L’espace se creuse entre les courtiers à l’ancienne et les néocourtiers ». Grâce aux soeurs Williams, associées par un contrat d’image avec sa jeune marque, Shares a bénéficié d’un coup de projecteur dont rêverait n’importe quelle fintech.

Un marché potentiel immense
Si les deux célébrités ont accepté de se joindre à l’aventure, c’est que le potentiel est immense. Les Européens – et les Français ne font pas exception – épargnent énormément, mais sont relativement peu présents sur les marchés. Fin 2022, ils conservaient près de 14.000 milliards d’euros, soit 40 % de leur patrimoine financier, sur leurs comptes bancaires, selon l’EFAMA, le lobby des sociétés de gestion européennes. Mais les choses commencent à changer, en particulier en Allemagne, qui a vu naître certaines des fintechs les plus accomplies du Vieux Continent.
Le plus grand néocourtier d’Europe, Trade Republic, s’y est lancé en 2019. Cinq ans plus tard, la jeune pousse berlinoise s’est imposée comme l’une des principales plateformes d’investissement continent. Arrivée en France en 2021, la fintech allemande y compte déjà plus de 550.000 clients, selon nos informations, ce qui en fait l’un des premiers acteurs du pays.
Trade Republic, aujourd’hui présent dans 17 pays, a conquis plus de 5 millions de clients avec une promesse simple : démocratiser l’investissement en Bourse en supprimant la quasi-totalité des frais associés au trading. La fintech allemande prélève un frais fixe de 1 euro par transaction, quel que soit le nombre de titres concerné. Une vraie révolution par rapport aux acteurs traditionnels dont les frais augmentent selon la taille des transactions.
« Nous essayons d’automatiser au maximum et de développer notre technologie en interne », explique Christian Hecker, le fondateur de Trade Republic, dans ses bureaux berlinois. Il a créé la société en 2015 dans un incubateur de start-up de la Commerzbank à Munich avec Thomas Pischke et Marco Cancellieri, rencontrés quelques mois auparavant lors d’un « hackathon ».

Le coût d’une transaction peut grimper jusqu’à 1,2 euro dans une banque, nous l’avons fait descendre à quelques centimes.
Christian Hecker Cofondateur de Trade Republic

Les trois cofondateurs se rendent compte que la manière dont les banques traitent les ordres de Bourse est inefficiente, entre les vérifications manuelles et les divers sous-traitants impliqués. « Le coût d’une transaction peut grimper jusqu’à 1,2 euro dans une banque, nous l’avons fait descendre à quelques centimes », se félicite-t-il.
Trade Republic se voit avant tout comme une entreprise tech. L’internalisation de l’infrastructure technologique sur l’ensemble de la chaîne de valeur reste un facteur différenciant face à ses concurrents. L’autre aspect essentiel de son modèle est son application épurée, très simple d’utilisation, permettant à n’importe qui d’investir facilement à partir de son smartphone.

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