L’industrie du luxe n’a pas attendu le raz-de-marée Chat GPT , pour se tourner vers les nouvelles technologies. Mais ce coup de projecteur sur l’intelligence artificielle a poussé le secteur à mieux communiquer sur ses projets. Plusieurs valorisent l’IA générative comme une arme fatale capable de décupler l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, d’optimiser les outils et services, ou encore d’améliorer comme jamais la relation client ainsi que de faire passer la « personnalisation du luxe » dans une autre dimension.

« L’IA pourrait permettre aux marques les plus prestigieuses de se différencier encore plus par la qualité de la relation humaine, ou la qualité de création de campagne ou produit qu’elles continueront de proposer, mais elle peine à trouver ses cas d’usages dans l’industrie du ‘vrai luxe’ », estime Joël Hazan, directeur associé de Boston Consulting group (BCG). « C’est un domaine de recherche dans lequel certains groupes comme LVMH ou L’Oréal, ont été pionniers et qui peut être assimilé à un relais de croissance », pointe Luca Solca, analyste chez Bernstein.

Un milliard d’euros
LVMH (propriétaire des « Echos ») a renouvelé en mai son partenariat avec Alibaba , géant de l’e-commerce et du Cloud, avec le double objectif d’optimiser sa « supply chain » et de personnaliser davantage la relation client. L’accord qui s’étend sur cinq ans, vise à renforcer des « expériences d’achat immersives », mais aussi à faire de l’IA, un levier pour améliorer le parcours d’achat et le référencement des produits et, surtout, d’optimiser la gestion des stocks. Sephora, détenu par le numéro un du luxe, apparaît comme une des dix premières entreprises à avoir massivement intégré l’IA.
L’Oréal investit désormais, chaque année, dans l’innovation numérique un budget de plus d’un milliard d’euros, légèrement supérieur à celui consacré à la R&D. Le numéro un de la beauté a signé un partenariat avec Meta qui réfléchit à entrer au capital d’EssilorLuxottica , le géant de l’optique et des lunettes avec qui il a développé les lunettes connectées, de la première marque de monture Ray-Ban.

L’Oréal GPT
L’Oréal a lancé un L’Oréal GPT accessible à ses 90.000 collaborateurs, et formé plus de 35.000 d’entre eux avec le programme « Data for all ». Il a aussi développé des robots et outils tech notamment de diagnostic, bras armé des soins, des cheveux à la peau. Le géant des cosmétiques vient par ailleurs de développer avec Nvidia , un « laboratoire pour produire des images ».

L’IA permet aussi au luxe d’améliorer ses engagements RSE. Le groupe hôtelier Mandarin Oriental a mis à profit une technologie qui a permis dans 40 établissements de réduire le volume de « gaspillage alimentaire » de 36 % sur une durée de six mois. Dans la mode, d’autres projets pilote incluant l’IA générative voient le jour pour réduire les invendus ou améliorer le service et la personnalisation de l’offre aux clients.

« Toutes les marques qui se sont penchées sur la construction de relations intimes, individuelles avec leurs meilleurs clients, y ont trouvé un réservoir de croissance colossal. Mais ne nous méprenons pas, ce n’est pas un sujet de technologie ou d’IA comme le CRM de masse, c’est avant un sujet de relation humaine dans le luxe », nuance Joël Hazan.

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