Depuis la fin de son mandat, l’ex-président américain Donald Trump se pose en défenseur invétéré des devises numériques. Celui qui est de nouveau candidat à la Maison-Blanche l’a encore prouvé jeudi en annonçant son soutien au projet crypto de ses deux fils, Eric et Donald Jr.
Gérée par le holding familial Trump Organization, la future plateforme – baptisée « The DeFiant Ones » – entend rivaliser avec le système financier traditionnel. « Les Américains sont essorés par les grandes banques et les élites financières depuis trop longtemps », a écrit Donald Trump sur X (ex-Twitter) et sur son propre réseau social, Truth Social .
La teneur du projet reste toutefois très floue. Donald Trump n’a fourni aucune précision, pas même une date de lancement officielle, et ses fils ont simplement décrit le service comme de « l’immobilier numérique ». Dans le « New York Post », Eric Trump a évoqué celui-ci comme « du collatéral auquel tout le monde pourra avoir accès instantanément » – le collatéral désigne généralement des actifs déposés en contrepartie de l’obtention d’un prêt.
Un président « probitcoin »
Le candidat républicain n’a pas toujours été un fervent défenseur des cryptomonnaies, qu’il n’hésitait pas à qualifier, en 2019, « d’arnaque » dont la valeur est « basée sur du vent ». Mais l’adoption des actifs numériques n’a fait que prospérer depuis au sein de la population américaine.
« Il y a 50 millions de détenteurs de cryptomonnaies aux Etats-Unis. Cela fait beaucoup d’électeurs », déclarait en mai Ryan Selkis, cadre dans le secteur des cryptos, lors d’un événement organisé par Donald Trump autour de sa collection de NFT (jetons non fongibles). L’homme d’affaires détient entre 1 et 5 millions de dollars d’ether, deuxième crypto derrière le bitcoin en termes de capitalisation.
Conscient de l’influence croissante de cet écosystème sur la scène politique américaine, Donald Trump se présente désormais en champion des devises numériques. De passage à une importante conférence du secteur , fin juillet à Nashville (Tennessee), le magnat a promis qu’en cas de réélection en novembre, il serait « le président pro-innovation et probitcoin dont l’Amérique a besoin ».
Limoger Gary Gensler
S’il est élu, Donald Trump s’est par ailleurs engagé à limoger sur-le-champ Gary Gensler, l’actuel président de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain des marchés financiers. Nommé en 2021, le haut fonctionnaire s’est montré particulièrement hostile à l’égard du secteur des cryptos, qu’il accuse notamment de « saper la confiance envers l’ensemble des marchés de capitaux ».
« Nous aurons des régulations mais à partir de maintenant, elles seront écrites par des gens qui aiment votre secteur, pas par ceux qui le détestent », a assuré Donald Trump. Ce dernier prend ainsi le contrepied de l’administration Biden, qui s’est montrée jusqu’ici favorable à une régulation plus stricte.
La nouvelle candidate démocrate Kamala Harris semble toutefois vouloir prendre ses distances, sur ce point, avec son prédécesseur. Interrogé cette semaine par Bloomberg, son conseiller de campagne Brian Nelson a tenté de rassurer les investisseurs du secteur, en affirmant qu’elle soutiendrait des politiques « qui garantissent que les technologies émergentes et ce type d’industrie puissent continuer à croître ».
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