Le groupe veut ainsi diminuer en France la part du lait en surplus qui est transformé en ingrédients industriels, de la poudre cotée sur le marché mondial soumis à une grande volatilité. Il se concentrera sur la production servant à fabriquer des yaourts, de la crème, du beurre et des fromages, autant de produits de grande consommation mieux valorisés auprès des consommateurs de l’Hexagone.

« Dans les prochaines semaines, nous travaillerons avec les organisations de producteurs pour construire les modalités d’accompagnement des éleveurs concernés. Une attention particulière sera portée à l’identification de solutions adaptées à chaque producteur », précise Lactalis. « C’est une période difficile pour nous qui étions toujours parvenus à collecter les surplus de lait en France et à les valoriser à l’international », ajoute le groupe.

C’est une mauvaise stratégie. Ce sera difficile de trouver une solution pour ceux dont le contrat va s’arrêter.
Yohann Serreau, président de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis

Pour amortir l’impact de cette décision « difficile » sur la taille des troupeaux de vaches à lait en France, et donner du temps aux éleveurs pour s’organiser, Lactalis s’engage à ce que la réduction des volumes « soit progressive entre 2024 et 2030 ».
Sollicité par « Les Echos », l’Unell a regretté que le plan présenté par Lactalis n’ait pas été élaboré avec les producteurs, « contrairement aux engagements pris par son patron Emmanuel Besnier au Salon de l’Agriculture », a affirmé Yohann Serreau, éleveur en Eure-et-Loir et président de l’organisation. « Ce plan, qui cible deux régions, ne nous convient pas. C’est une mauvaise stratégie. Ce sera difficile de trouver une solution pour ceux dont le contrat va s’arrêter ».
A la question des conséquences de cette baisse de collecte sur la rémunération des éleveurs, l’Unell, qui représente 62 % des producteurs de Lactalis, dit n’avoir « pas eu de réponse ». Au mois d’octobre, Lactalis a payé ses producteurs moins cher que plusieurs de ses concurrents, sur une base de 444 euros la tonne de lait, soit 474 euros toutes primes confondues.

Lactalis a enregistré, en 2023, un chiffre d’affaires de 29,5 milliards d’euros, en hausse de 4,3 %, en partie grâce à quatre acquisitions, mais aussi du fait de l’inflation. Le résultat opérationnel courant était presque inchangé, à 1,35 milliard d’euros, tandis que le résultat net a progressé de 11 %, à 428 millions d’euros.

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