La parenthèse enchantée est terminée. Après des années fastes, alimentées notamment par l’essor de l’e-commerce au cours de la pandémie, le marché du paiement se stabilise, et voit la croissance de son chiffre d’affaires diminuer de près de moitié. Le taux de croissance annuel composé du secteur est ainsi estimé à 5 % jusqu’en 2028. Un chiffre nettement inférieur aux 9 % enregistrés au cours des cinq dernières années, souligne le Boston Consulting Group (BCG), dans son rapport annuel sur les tendances du secteur des paiements. En cause : une nouvelle étape de maturité du secteur et un changement de comportement des investisseurs.
« Le secteur du paiement est passé d’une période de croissance quasi mécanique, portée notamment par la consommation, la transition vers le e-commerce et l’adoption accrue des paiements digitaux, à un environnement de croissance où il faut être beaucoup plus attentif », analyse Albane de Vauplane, partner au BCG et co-autrice du rapport. Ce tassement structurel affecte la plupart des géographies, mais les économies développées sont les plus touchées.
Des paiements électroniques largement répandus
La digitalisation des paiements, autrefois moteur de croissance, y est déjà largement entamée. Les revenus sont aussi sous pression, alors que les paiements par carte – plus chers – diminuent à la faveur de l’essor des paiements de compte à compte. En Europe et en Amérique du Nord, la croissance devrait ainsi atteindre 3 % seulement sur les cinq prochaines années. En France, les revenus totaux associés aux paiements devraient s’établir à 35 milliards de dollars (32 milliards d’euros) en 2028, contre 32 milliards pour l’année 2023 (29 milliards d’euros), avec une croissance induite de 2 % par an, contre 9 % sur la période précédente.
A l’inverse, les régions émergentes, comme l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Afrique, devraient connaître des taux de croissance annuels de 9 % et 7 %, à la faveur notamment de la digitalisation des paiements. Les revenus du secteur devraient donc, au global, continuer de croître pour atteindre 2.300 milliards de dollars (2.110 milliards d’euros) en 2028, contre 1.800 milliards actuellement.
En parallèle, les investisseurs ont, eux aussi, modifié leurs habitudes. Si pendant la pandémie les valeurs des entreprises du paiement suivaient largement celles de la tech, les investisseurs ont depuis pris conscience de la spécificité du marché du paiement.
Pression des investisseurs
« Les paiements ; ce sont aussi des services financiers, qui sont régulés, fragmentés, avec des spécificités locales », avance Albane de Vauplane. Résultat : les investisseurs sont devenus plus exigeants, sur les stratégies adoptées par les groupes notamment. Au global, 33 % ont désormais un profil orienté « valeur » et sont en quête de dividendes, de rachats et de retours sur investissements.
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