Ce n’est ni la Corée du Nord, en pointe dans le « cryptocybercrime » du bitcoin (BTC), ni la Russie, ni les forces occultes d’un complot mondial qui ont piraté le compte du régulateur des plus puissants marchés de la planète, ceux des Etats-Unis. Eric Council Jr., 25 ans, résidant de la ville d’Athens aux Etats-Unis (Alabama), a été arrêté par le Federal Bureau of Investigation (FBI) pour vol d’identité et accès frauduleux à des appareils électroniques. Un juge statuera cette semaine sur son maintien en détention ou sur sa libération sous caution.
Encourant cinq ans de prison, il est inculpé de complot, car il a été aidé de complices, activement recherchés, pour usurper l’identité de Gary Gensler, président de la Securities and Exchange Commission (SEC), grâce au contrôle de sa carte SIM de téléphone. Il a pu ensuite envoyer un message depuis le compte de la SEC sur le réseau social X qui avait toute l’apparence de la légalité. Grâce à ce coup audacieux, il a établi un record sur les cryptos et bitcoin. Son « fake tweet » a fait bondir de 80 milliards de dollars la capitalisation totale du marché, à un moment clé pour le secteur.
Dans la dernière ligne droite du lancement d’ETF en bitcoin (fonds cotés en Bourse qui suivent la valeur de la leader des cryptomonnaies), le marché n’attendait plus en début d’année que le feu vert de la SEC. Elle devait enfin se prononcer sur ces nouveaux instruments cotés à Wall Street pour investir sur le bitcoin.
Pourtant, la veille, le 9 janvier, le compte X de la SEC annonçait en avant-première que le régulateur avait autorisé le lancement de ces ETF. Ce message était censé émaner de Gary Gensler, le président de l’agence de régulation, pourtant connu pour son opposition farouche et idéologique aux cryptos et détesté en conséquence par tout le secteur. Le cours avait bondi de 1.000 dollars, provoquant une hausse de 80 milliards de dollars de la capitalisation mondiale, le bond éphémère du bitcoin profitant à la plupart des cryptos.
Crypto canular
La leader des cryptos avait ensuite reperdu 2.000 dollars quand le régulateur avait démenti cette annonce. Ce n’est que le lendemain, le 10 janvier, que la SEC autorisa les ETF, ouvrant une nouvelle phase de hausse pour le bitcoin. Le marché avait été soulagé, car certains redoutaient que cette affaire, embarrassante pour la SEC, ne retarde, voire compromette, le lancement des ETF.
Depuis « le canular » du 9 janvier, le bitcoin a vu son cours bondir de 46 %, autour de 68.000 dollars aujourd’hui, à quelques pourcents de son record de 73.800 dollars, en mars. Sa part de marché (poids dans la capitalisation totale des cryptos) a progressé de 54 % à 57 %.
Eric Council a-t-il profité financièrement de son piratage en achetant des bitcoins avant sa « fake news » afin de les revendre ensuite avec un bénéfice grâce à la hausse du cours ? La justice américaine n’a pas communiqué d’éléments en ce sens. Il était tout de même conscient d’avoir commis un délit qui allait lui valoir des ennuis pour avoir piraté le compte d’une des principales agences fédérales. Les enquêteurs ont mis la main sur ses recherches sur Internet telles que « Comment puis-je avoir la certitude que je fais l’objet d’une enquête du FBI ? » Il a maintenant la réponse.
La valeur moyenne du bitcoin en 2024 a été de 60.000 dollars, contre une moyenne de long terme (2011-2024) de 13.000 dollars.
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