L’image d’Epinal du jeune homme sorti d’HEC qui lance sa start-up aurait-elle du plomb dans l’aile ? Oui, si l’on en croit un nouveau rapport de la banque d’affaires Cambon Partners, qui a comparé les levées de fonds de croissance (de 10 à 50 millions d’euros) entre la période « faste » de la French Tech (2018-2022, soit 221 start-up) et aujourd’hui (2022-2024, soit 239 start-up).
Si HEC reste en tête, elle recule de 5 points (à 19 %) par rapport à la période « euphorique » et boxe désormais à égalité avec Polytechnique (+2 points). Les formations ingénieurs font en effet une percée, en particulier avec Centrale Supélec, qui gagne 5 points (à 14 %).
Une spécificité qui tient notamment au fait que les écoles d’ingénieurs se sont développées sur les sujets entrepreneuriaux, mais aussi au renouveau de la French Tech, moins axée sur le numérique, et davantage sur des solutions plus techniques, notamment dans la greentech ou l’intelligence artificielle.
Difficile pour tout le monde
En conséquence, 74 % des start-up qui ont réussi à lever des gros tours ont au moins un fondateur issu d’un cursus STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques), contre 65 % durant la période euphorique. La féminisation de l’écosystème poursuit sa progression, où 17 % des start-up qui ont levé entre 10 et 50 millions d’euros comptent au moins une fondatrice, contre 12 % entre 2018 et 2022.
Autre enseignement, plus surprenant : même les « serial entrepreneurs » (ceux qui ont lancé plusieurs start-up), des profils souvent appréciés chez les investisseurs, peinent à lever des fonds. Ils sont 39 % à faire partie de la cohorte analysée dans la période actuelle, contre 55 % durant la période faste.
« Les tours entre 10 et 50 millions sont désormais compliqués pour tout le monde. Avoir monté un logiciel par le passé n’est pas forcément un gage d’aide pour lancer une start-up industrielle dans la greentech », illustre Romain Dehaussy, associé chez Cambon Partners. Les fondateurs gagnent aussi en expérience, avec une moyenne de 9,6 années de passé professionnel, contre 8,7 ans.
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