Après plusieurs mois d’incertitudes, les salariés de KissKissBankBank sont enfin fixés sur leur sort. Cette start-up, qui avait été acquise à 100 % en 2017 par La Banque Postale, faisait figure de pionnière dans le financement participatif des entrepreneurs. Elle est reprise par Ulule, son concurrent depuis toujours.
« Dans notre métier, les coûts dans la technologie, le produit et la conformité sont lourds et complexes, avec comme contrepartie de réaliser beaucoup de volume pour être rentable. Il était logique de concentrer ces volumes autour d’une même plateforme », indique Arnaud Burgot, le cofondateur d’Ulule, qui compte faire perdurer la marque. A elles deux, les plateformes cumulent depuis leur existence 80.000 projets financés et plus de 480 millions d’euros collectés.
La banque publique avait dépêché une banque d’affaires pour se séparer de KissKissBankBank & Co, avait révélé « Les Echos » . Ce groupe rassemble plusieurs start-up de la finance solidaire, acquises ces dernières années. Le périmètre de vente comprenait KissKissBankBank, mais aussi Goodeed (régie publicitaire solidaire), Youmatter (média et formation RSE) et Lendopolis (financement dans les énergies renouvelables). Début novembre, cette dernière avait été la première filiale à être cédée, à son concurrent Lendosphere , dans une stratégie de vente à la découpe des filiales.
La diversification de l’activité d’Ulule
Pour KissKissBankBank, plusieurs acquéreurs potentiels avaient été approchés, et, selon nos informations, un salarié avait également essayé de reprendre la société. Les modalités de l’opération financière ne sont pas dévoilées.
Aux 48 salariés d’Ulule se joignent une vingtaine de personnes venues de KissKissBankBank. Si la société reste discrète sur ses revenus, elle assure néanmoins être rentable sur les « trois derniers exercices ». Une rentabilité permise par la diversification de la plateforme, qui, au-delà du crowdfunding (40 % de ses revenus), s’est développée dans la formation. Elle a aussi lancé Ulule Boutique, une « place de marché des marques engagées ».
De son côté, l’activité crowdfunding de KissKissBankBank a réalisé moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. La plateforme accuse aussi des pertes. Le secteur du crowdfunding a été chahuté ces derniers mois, touché de plein fouet par les sujets d’inflation, de hausse des taux mais aussi d’incertitude politique.
La Banque Postale, elle, opère un « plan de transformation » et un « recentrage de ses activités bancaires ». Une mission confiée à son nouveau patron, Stéphane Dedeyan, nommé officiellement au printemps , après le départ de Philippe Heim.
Ulule reste discret sur les ambitions stratégiques autour de la plateforme, mais indique préparer une « V2 de sa société », en proposant notamment un nouveau service via KissKissBankBank à la fin du premier trimestre 2025. Dans tous les cas, la start-up devra d’abord gérer l’intégration, et notamment celle des salariés, qui ont pu être affectés par l’incertitude sur l’avenir de la société. « C’est notre point d’attention numéro 1 », confie Arnaud Burgot.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment