L’application de l’OSDM devrait connaître une accélération considérable en 2025 auprès des acteurs ferroviaires européens. Ce nouveau standard promet de simplifier la vente de billets de train à l’échelle transnationale et pourrait avoir impact positif sur l’augmentation des voyages en train pour la clientèle corporate.
Le modèle ouvert de vente et de distribution (OSDM) est une initiative B2B du secteur ferroviaire, dont l’objectif est de faciliter les services de distribution en ligne au profit des voyageurs. Concrètement, ce nouveau standard fonctionnera comme un adaptateur et permettra aux voyageurs ou aux entreprises de réserver des trajets via plusieurs compagnies ferroviaires sur un seul billet, avec des conditions après-vente et des tarifs clairs. Que cela soit via Trainline, SNCF Connect, Rail Europe ou le site de la Deutsche Bahn, les voyageurs et entreprises auront la possibilité de réserver un ticket unique, incluant une ou plusieurs compagnies européennes.
Un standard plus ouvert pour la distribution ferroviaire, conçu dans un souci d’intermodalité, comme nous le précise Blaz Pongracic, Senior Policy Adviser Passenger au sein de la CER (Community of European Railway and Infrastructure Companies). Il ajoute : « L’OSDM conduira à une expérience voyageurs transparente lors de la recherche, de la sélection et de l’achat, y compris le transport du premier et dernier kilomètre en disposant d’une API standardisée à l’échelle européenne. L’objectif est également de réduire la complexité et les coûts de distribution pour les détaillants, les distributeurs et les transporteurs ».
Un standard élaboré par et pour les acteurs du ferroviaires
Porté par les membres de la la Communauté des entreprises ferroviaires et d’infrastructures européennes (CER), l’Union internationale des chemins de fer (UIC) et d’autres partenaires de l’industrie ferroviaire, dans le cadre du CER Ticketing Roadmap, son lancement officiel aura lieu d’ici la fin de l’année pour un déploiement à grande échelle en 2025. A ce jour, plus de 30 entreprises ferroviaires, représentant 94% du trafic passagers en Europe, y participent. En revanche, comme nous le précise Blaz Pongracic, l’OSDM ne sera pas une obligation légale, même si « de nombreuses parties prenantes souhaiteraient qu’elle le soit afin de garantir que tous les acteurs concernés s’y conforment et éviter de futurs changements ou obligations imprévues ».
La SNCF prépare sa standardisation
Pour la SNCF, l’OSDM permettra de mettre à disposition un accès standardisé aux offres de la compagnie, en particulier pour les distributeurs qui n’ont pas eu les moyens d’implémenter leur API. D’un point de vue technique, le groupe nous assure que les équipes sont déjà mobilisées « pour appréhender et implémenter ce standard ». La compagnie précise que deux projets sont en cours de développement pour distribuer à la fois selon le standard OSDM et vendre des offres d’autres compagnies ferroviaires étrangères selon ce même standard. En avril dernier, la Suède est devenue le premier pays européen à adopter ce système pour ses trajets nationaux et internationaux.
Vers un report modal de la clientèle affaires vers le train ?
Selon Laurent la Rocca, co-fondateur de The Treep, ce nouveau standard est une bonne nouvelle pour le développement des trajets en train en Europe, notamment pour la clientèle corpo. « La simplification de l’intermodalité est un vrai sujet et la complexité des systèmes de distribution ne doivent plus être un frein pour privilégier le train plutôt que l’avion », explique-t-il. En revanche, l’entrepreneur se dit conscient que le temps de trajet reste un sujet important pour la clientèle affaires : « Pour un voyageur corpo, l’allongement du temps de trajet peut être rédhibitoire. Il faut voir le voyage comme une journée en TT, envisager le train comme un environnement propice au travail ».
Si le « temps » est un critère de choix important, le prix l’est également, tout comme les modalités de modifications ou d’annulations des billets. Ce nouveau standard devrait ainsi permettre de gommer certains points de friction et rassurer les entreprises qui décident d’opter pour des trajets transfrontaliers ou transnationaux. Et c’est un fait, de plus en plus d’entreprises et collaborateurs décident de délaisser l’avion en faveur du train, quitte à accepter de partir plus longtemps ou d’allouer une journée/nuit à leur trajet. Pour le co-fondateur de The Treep, le développement des trains de nuit sera déterminant pour augmenter le report modal de la clientèle affaires vers le ferroviaire, tout comme la qualité de service proposée à bord.
Comme le rappelait Frédéric Laurent-Miel, directeur Entreprises et Agences “TGV-INTERCITÉS” lors du Congrès Manor, le report se fait aujourd’hui sur des trajets de 3h-3h30 de TGV, des trajets qu’il n’imaginait pas il y a encore quelques années. Une bascule aérien/train, rendue possible par l’amélioration des conditions de travail, notamment grâce au WIFI à bord.
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