Le nouveau péage urbain mis en place à New York fait depuis quelques jours couler beaucoup d’encre mais il n’a finalement pas provoqué de chaos ce lundi matin, au lendemain de sa mise en service. La nouvelle zone payante commence à la pointe de Manhattan et monte jusqu’à la 60e rue, s’arrêtant avant Central Park. C’est l’épilogue d’une vingtaine d’années de valse-hésitation, de cinq ans de travaux, et d’un rebondissement de dernière minute.
En juin, la gouverneure de New York Kathy Hochul a en effet sabordé le péage 25 jours avant son entrée en service, à la surprise générale. Des portiques avaient pourtant été installés dans toute la zone. Mais la démocrate craignait que cela ne contribue à faire gagner les républicains aux élections de novembre.Il est cependant encore possible que le péage ne perdure pas. Donald Trump a en effet promis d’annuler cette « taxe régressive » lorsqu’il entrera à la Maison-Blanche. Elle va nuire aux familles, aux travailleurs, aux entreprises, a-t-il déclaré. « Donald Trump est un New-Yorkais, […] je pense que, étant sur la Cinquième Avenue, il voit ce que les embouteillages font à notre ville », a répondu Janno Lieber, le patron de la MTA, la société gestionnaire du réseau de transports en commun de la ville.
Des financements de 15 milliards de dollars pour le métro
Le tarif ordinaire s’élève à 9 dollars, mais seulement si les véhicules entrent aux heures de pointe. Car la « tarification embouteillages » vise, comme son nom l’indique, à délester les artères de la ville d’une partie du trafic diurne, et à inciter les camions à livrer la nuit – certains sont si énormes qu’ils font trembler la chaussée.
Chaque jour travaillé, autour de 700.000 véhicules entrent dans la zone. Avec le péage, il n’en restera plus que 80.000, projettent les initiateurs. Le prix du péage est moins élevé que le projet initial, qui était de 15 dollars. Il dissuadera donc moins les habitants du New Jersey, du Westchester ou de Brooklyn de prendre leur voiture pour venir travailler.
La taxe pourrait rapporter 1 milliard de dollars par an à la MTA. Avec ce cash, il espère pouvoir emprunter 15 milliards pour financer ses projets. Une manne bienvenue pour le métro de New York, qui est vétuste. La régie compte prolonger la ligne de la seconde avenue et adapter plus de stations au handicap. Elle voudrait également recruter du personnel pour mieux assurer la sécurité des passagers.Dimanche, la mise en place du péage s’est déroulée sans heurts. Certains ont pris les voies de contournement. « Il y avait moins de trafic que d’habitude pour rentrer chez moi depuis Upper Manhattan », note Michael Spudic, un habitant du Queens, « mais pour reprendre le pont de la 59e rue, il faut être prudent, si vous ne vous engagez pas sur les voies de gauche, vous pouvez vite être repéré par ces sinistres caméras et vous devrez payer le péage ! »
D’autres n’ont même pas eu besoin de passer sous le portique pour subir une hausse du coût de la vie, tel ce Français de l’Upper West qui habite juste avant la zone à péage. Il s’est vu majorer de 10 % le tarif de location d’un garage, son bailleur anticipant les stratégies des automobilistes qui se gareront à la périphérie pour finir leur trajet autrement.
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