Une bataille mondiale

Le point commun des jeunes pousses du « free-floating » présentes à Paris est qu’elles ont vu le jour en Asie. Or, les plus puissantes d’entre elles disposent de moyens colossaux. Le leader mondial, Ofo,  aurait levé 1 milliard de dollars en 2017 , notamment auprès des géants Alibaba (e-commerce) et Didi (VTC). Son principal concurrent chinois, Mobike – absent du marché français -, a levé  600 millions de dollars à l’été 2017 et bénéficie du soutien de Tencent (Internet). Après avoir conquis l’Asie, ces entreprises ont inondé de vélos bon marché les capitales occidentales (Londres, Washington, Berlin, etc.) ces derniers mois.

A lui seul, Ofo a déjà déployé une flotte de 10 millions de bicyclettes dans 20 pays. L’objectif est d’éliminer vite la concurrence. Une stratégie payante : plusieurs rivaux aux reins moins solides ont récemment fait faillite. Mais s’ils se rêvent en « Uber du vélo », Ofo et Mobike ne sont pas encore pas rentables. Didi, actionnaire d’Ofo, pousserait d’ailleurs les deux géants à fusionner afin de stopper une bataille qui menace de finir sans vainqueur. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui des VTC.

A défaut de gagner de l’argent avec les deux-roues, certains analystes estiment que la revente ou le partage des données pourrait être, à l’avenir, la principale source de revenus des sociétés de « free-floating ». Ofo a déjà commencé à le faire avec Alibaba. Ce n’est pas le moindre des paradoxes : l’avenir du marché du vélo-partage dans la capitale dépend sans doute moins des incivilités des Français que des mutations rapides du capitalisme chinois.

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