En sortant de ses frontières américaines il y a quelques années, Netflix a très vite fait le pari que les films hollywoodiens n’étaient pas les seuls à pouvoir s’exporter. Face à une profession audiovisuelle européenne encore sceptique, il avait ainsi présenté à la Cité du cinéma de Saint-Denis en 2016, année de sa mondialisation presque complète, cette stratégie multidomestique en dévoilant de nouvelles séries originales locales, mais à fort potentiel de résonance mondiale comme « Dark » , une série venue d’Allemagne.
Si le service de vidéo à la demande américain reste avare de chiffres, il faut croire qu’il est satisfait des résultats de son pari originel. A Rome, cette semaine, son management a en effet fait comprendre qu’il doublait la mise en la matière.
Ce ne sont pas moins de 100 nouveaux films, séries (ou nouvelles saisons) et documentaires surtout européens mais aussi moyen-orientaux et africains qui vont être diffusés sur la plate-forme. Deux fois plus qu’en 2017. Et ce n’est pas fini : pas moins de 55 programmes sont actuellement en production, car, comme l’explique un porte-parole de Netflix, les investissements en contenus originaux européens continuent de croître à un rythme élevé.
26 langues
Netflix, désormais à quelques encablures de Disney en termes de capitalisation boursière, est donc devenu la première major audiovisuelle internationale non exclusivement anglophone. « Le succès mondial des contenus non anglophones les a surpris eux-mêmes mais c’est vraiment devenu leur stratégie, dit un producteur français. Culturellement, cette perte de prééminence de Hollywood est un moment marquant. »
Les 100 projets en question sont tournés en 16 langues différentes. « Nous voulons faire partager les séries partout dans le monde à un bon prix », a lancé Reed Hastings, le patron, en rappelant que la première série maison n’était pas l’américaine « House of Cards » mais la britannico-norvégienne « Lilyhammer ».
Reed Hastings, le fondateur du groupe, fait le constat que Facebook et YouTube ont 85 % de leurs utilisateurs hors Etats-Unis, et qu’il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas pour Netflix (c’est 55 % aujourd’hui). « Pour les investissements en contenus, ce sera à peu près la même proportion avec deux ou trois ans de retard », précise-t-il.
Un goût mondial pour les contenus européens
Pour les 10 nouveaux projets européens annoncés cette semaine – dont plusieurs en France -, comme la série comédie « Mortel » ou une troisième saison de « La Casa de Papel », Netflix espère reproduire ce qui s’est passé pour « Dark ». Cette série « a été un succès en Allemagne mais 9 personnes sur 10 l’ayant regardée se trouvaient hors de l’Allemagne », a expliqué Todd Yellin, responsable de l’interface.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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