L’État plateforme peut-il inspirer une ville plateforme ? L’exemple des datas et API Alors que les collectivités territoriales (10), pionnières dans l’open data, tentent de relancer le mouvement (voir l’initiative de Rennes et les projets FING, Open Data Impact et Self Data Territorial), elles peuvent s’inspirer de certains principes discutés autour de l’État plateforme permettant de gouverner l’innovation. Investir directement dans les meilleures idées et ainsi injecter un pouvoir de décision publique au sein des innovateurs :
– Labelliser les meilleurs outils développés sur la base des données et infrastructures fournies afin d’assurer une visibilité et une qualité aux services publics générés.
– Créer des API contractuelles qui donnent un droit de regard et peuvent se fermer pour certains acteurs : l’accès de le.taxi est par exemple réservé aux acteurs participant de sa finalité. H.Guillaud remarque ainsi que “[…] dans l’État plateforme, tout se joue dans les CGU (conditions générales d’utilisation du service), qui deviennent un moyen de gouverner, de faire politique.”
– Enfin créer des “communs non capturables” : c’est le cas par exemple de la base adresse nationale avec sa license ODBL, utilisable gratuitement à condition de partager ses propres contributions.
 
L’interview de la chief data officer du Grand Lyon, Nathalie Vernus-Prost, montre bien les ressemblances entre les démarches locales et celles de l’État et la nécessité de dialogue et d’échange, afin d’évoluer dans les mêmes directions mais aussi de lancer des projets communs. Et il y a aujourd’hui une vraie question de mutualisation pour les données et les infrastructures : comment faire en sorte que l’État opère à son niveau pour accompagner les collectivités territoriales de manière à éviter les doublons locaux et compenser les manques de moyens des collectivités qui ne peuvent pas avoir le même investissement qu’une métropole ?
Il y a là un enjeu d’égalité des territoires. C’est par exemple la proposition du groupe de travail “Covoiturage” des Assises nationales de la mobilité : créer un système technique permettant de fournir une preuve de covoiturage, rendant possible des incitations par les pouvoirs publics. Le module de preuve (incluant API et CGU) pourrait ainsi être développé via une startup d’État et partagé ensuite auprès des acteurs territoriaux. Tout en veillant aux nouveaux conflits qui émergent, par exemple quand l’Etat impose deux licences de réutilisation de données (licence ouverte et odbl), qui, si elles standardisent le cadre juridique, limitent d’autant les capacités des collectivités à encadrer les réutilisations issues de leurs données.

Sourced through Scoop.it from: www.up-magazine.info