Au niveau mondial, la  dette publique et privée représentait 61 % du PIB mondial en 2001 et 116 % en 2007. Aujourd’hui, elle pèse 225 %, selon les chiffres du FMI. Loin de diminuer, le poids du système financier global représentait 143.000 milliards de dollars d’actifs en 2003 et 340.000 milliards en 2016. La somme de bilan de la Banque centrale européenne (BCE), qui a sorti l’arme nucléaire des taux à 0 % et des achats d’actifs pour combattre la crise financière puis celle de l’euro, est passée de 1.000 à plus de 4.500 milliards d’euros… C’est un peu comme si, en cherchant à éteindre le feu, on avait semé les germes de la prochaine crise.

 
Si les chiffres donnent le vertige, il serait injuste d’ignorer les efforts accomplis.  Sous la pression des autorités prudentielles , qui avaient d’abord sous-estimé les dangers d’une finance à la créativité débridée, les banques ont partout renforcé leurs fonds propres, de quelque 1.500 milliards de dollars au total. Si l’Union européenne a enterré le rapport Liikanen, qui proposait la même réforme que Roosevelt, elle a mis en place une nouvelle architecture prudentielle qui impose des règles particulièrement strictes aux grandes banques. « Le système financier international est beaucoup plus robuste qu’avant 2008, mais l’économie mondiale reste menacée par l’excès de dette », écrit l’ancien président de l’autorité de régulation britannique Adair Turner dans le  « Financial Times » .

Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr