Aux antipodes de l’image d’une Suisse paisible, l’invalidation d’un scrutin jette le trouble à Moutier, dans le Jura suisse.
C’était le 18 juin 2017 à Moutier, petite ville du Jura suisse – à ne pas confondre avec la française Moûtiers, en Savoie. Sur la Place de la Gare, des milliers de séparatistes attendaient avec fébrilité le résultat des urnes. Ce jour, on avait voté sur le dossier qui déchirait la cité traversée depuis des décennies par deux courants antagonistes : l’un pour le maintien dans le canton bilingue de Berne, qui abrite aussi la capitale fédérale de la Suisse et qui fournit son lot d’emplois dans la fonction publique ; l’autre, pour le rattachement au canton francophone du Jura, le moins riche du pays, mais le « canton naturel » aux yeux des défenseurs de cette solution.

Et c’est ce camp qui l’avait emporté, à 51,7 % de « oui », déclenchant un mouvement de joie dans la foule qui entonna à pleine voix l’hymne du Jura : « Marchons joyeux, c’est l’heure du Jura, demain nos cris nos chansons et nos danses célébreront la fin de nos combats ». La Suisse pouvait considérer close « la question jurassienne », l’un des rares mouvements séparatistes encore vivace en Europe.

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