0,3 %

Expliquant les contraintes de production de son groupe, Koh Dong-jin a expliqué qu’il espérait distribuer au moins un million de smartphones pliables « si la réaction du marché est positive ». Un tel volume représenterait moins de 0,3 % du nombre de téléphones portables vendus chaque année par le groupe sud-coréen qui reste, malgré la progression des marques chinoises, le leader mondial du secteur . L’an dernier, Samsung avait vendu 317 millions de smartphones dans le monde. Et selon les projections de Bernstein Research, ces ventes devraient reculer sur l’ensemble de 2018 pour retomber juste sous la barre des 300 millions d’unités.

Si les observateurs s’enthousiasment pour le lancement d’appareils équipés d’écrans OLED flexibles, les analystes reconnaissent qu’ils ne représenteront, dans un premier un temps au moins, qu’une niche minuscule dans le marché mondial des smartphones et qu’ils n’auront donc pas d’impact sur les grands équilibres des revenus des grands producteurs.

Etre le pionnier

Strategy Analytics estime que ces modèles, dont le prix dépassera les 1.500 euros, représenteront à peine 1 % du marché mondial l’an prochain et peut-être 4 % en 2023. « Les volumes initiaux en 2019 vont être faibles car les producteurs doivent bien comprendre la technologie et gérer les problèmes liés aux composants », notait, dans sa dernière étude, Ken Hyers, de Strategy Analytic. « Mais dans les années 2020, ces appareils équipés de dalles pliables s’imposeront comme l’une des catégories les plus dynamiques du marché des smartphones », assurait l’expert.

Conscient de ces perspectives, Samsung Electronics cherche surtout à s’imposer en pionnier sur ce segment pour mettre en scène des prouesses technologiques qui auront un impact positif sur l’aura de l’ensemble de sa marque, au moment où les groupes Huawei, Xiaomi ou Oppo lui contestent son titre de leader mondial. Le géant sud-coréen a d’ailleurs été agacé de voir un acteur chinois de second rang, Royole, présenter, début novembre, au public un premier smartphone équipé d’un écran pliable.

Boycott

Pour se garantir quelques longueurs d’avance, Samsung Electronics aurait, selon les médias coréens, pressé Samsung Display, une autre filiale du conglomérat Samsung, de refuser de vendre immédiatement ses dalles OLED flexibles à d’autres producteurs. Initialement intéressé, le chinois Huawei s’est donc associé à son compatriote BOE Technology Group pour obtenir rapidement les écrans flexibles qui équiperont, au cours de l’année 2019, son propre modèle pliable. LG, qui promet un appareil similaire dans les prochains mois, s’est appuyé, de son côté, sur ses propres filiales.

Samsung Electronics a aussi joué de sa relation privilégiée avec Google pour demander au géant américain de l’aider à définir une plateforme Android capable de s’adapter rapidement aux écrans lorsqu’ils sont dépliés. Koh Dong-jin a d’ailleurs confié qu’il avait rencontré, il y a deux mois, Sundar Picha, le PDG de Google, pour mettre sur pied une « task force » dédiée à cette amélioration de l’interface dont la réussite définira le succès ou non de cette nouvelle technologie.

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