Selon un rapport du Centre National d’information sur le crédit en Chine, 23 millions de citoyens se retrouvent dans l’interdiction de voyager. Plus précisément, 17,5 millions d’entre eux n’ont pas le droit d’acheter un billet d’avion et 5,5 millions ne peuvent réserver un billet de train. De plus, 128 citoyens se retrouvent dans l’interdiction de quitter le pays en raison de taxes non-payées. L’information a été révélée par l’agence Associated Press et donne un avant-goût (effrayant) du quotidien chinois à l’horizon 2020.

Pour le gouvernement chinois, ce système vise à favoriser les bons comportements de la part des citoyens au travers d’un système de récompense et de pénalités. Le centre d’informations indique que l’an dernier, le dispositif a poussé 3,5 millions de personnes à « remplir volontairement leurs obligations légales ». Aucune information n’est communiquée sur les zones du pays dans lesquelles le système est instauré. Déjà cinq ans que la Chine teste plusieurs méthodes pour mettre au point le système de crédit social le plus efficace. Un projet qui semble avoir inspiré le scénario d’un épisode de la série dystopique Black Mirror.

Les fournisseurs étrangers dans le viseur
En 2000, le ministère de la police a lancé une initiative baptisée « Bouclier d’or » afin de mettre en place un réseau numérique à l’échelle nationale pour suivre les individus. Désormais, pour attribuer les notes à chaque citoyen, le gouvernement croise différentes sources de données – comme celles du centre de finance public par exemple – et utilise également la reconnaissance faciale pour rendre son bouclier d’or plus efficace. George Orwell aurait pu intituler son roman « 2014 »…

Depuis l’instauration du« Bouclier d’or », plusieurs militants pour les droits de l’Homme affirment que les habitants des régions musulmanes et d’autres minorités ethniques ont été contraints de donner des échantillons de sang pour constituer une base de données génétiques. Pour constituer cette base, le gouvernement chinois utilise une technologie étrangère. Selon plusieurs responsables américains, jusqu’à un million d’Ouïghours, de Kazakhs et d’autres minorités musulmanes du Xinjiang sont détenus dans des « camps d’éducation politique ». Le gouvernement chinois se défend en indiquant qu’il s’agit de centres de formation professionnels conçus pour débarrasser la région de l’extrémisme. Cette situation a suscité de vives réactions de la part des défenseurs des droits de la personne à l’encontre des fournisseurs américains et européens. La société américaine Thermo Fisher Scientific Inc a indiqué cette semaine stopper la vente de ses séquenceurs génétiques dans la région du Xinjiang.

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