Nous sommes 7.7 milliards d’humains vivant sur cette Terre. 80 millions supplémentaires chaque année, soit 220 000 chaque jour. Le rythme a beau décélérer un peu, la tendance nous mène vers une population mondiale de plus de 8 milliards d’âmes dès 2022 pour atteindre la barre des 10 milliards en 2050. En un siècle, de 1950 à 2050, la population humaine aura été multipliée par presque cinq. Un phénomène vertigineux qui s’accompagne de périls déjà amorcés aujourd’hui : vieillissement de la population, poids démographique des pays du Sud, urbanisation échevelée, épuisement des ressources naturelles, dégradation des écosystèmes, migrations climatiques, sociales, économiques ou politiques devenues incontrôlables… Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? Doit-on craindre que trop d’humains ne fasse disparaître l’humanité ?

Si la population mondiale continue d’augmenter, c’est en raison de l’excédent des naissances sur les décès – les premières sont près de trois fois plus nombreuses que les seconds. Cet excédent apparaît il y a deux siècles en Europe et en Amérique du Nord lorsque la mortalité commence à baisser dans ces régions, marquant les débuts de ce que les scientifiques appellent la transition démographique. Il s’étend ensuite au reste de la planète, lorsque les avancées de l’hygiène et de la médecine et les progrès socio-économiques atteignent les autres continents.

Une population africaine en pleine croissance

La croissance démographique a atteint un taux maximum de plus de 2 % par an il y a cinquante ans et a diminué de moitié depuis, pour atteindre 1,1 % en 2017.

Elle devrait continuer de baisser dans les prochaines décennies en raison de la diminution de la fécondité : 2,5 enfants en moyenne par femme aujourd’hui dans le monde, contre le double (cinq enfants) en 1950. Parmi les régions du monde dans lesquelles la fécondité est encore élevée (supérieure à trois enfants), on trouve en 2017 presque toute l’Afrique intertropicale et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au nord de l’Inde en passant par le Pakistan (voir la carte ci-dessous). C’est là que se situera l’essentiel de la croissance démographique mondiale à venir.

L’un des grands changements à venir est le formidable accroissement de la population de l’Afrique qui, Afrique du Nord comprise, pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant d’un milliard d’habitants en 2010 à probablement 2,5 milliards en 2050 et plus de 4 en 2100, ceci malgré l’épidémie de sida. Alors qu’un homme sur six vit aujourd’hui en Afrique, ce sera probablement plus d’un sur trois dans un siècle. L’accroissement devrait être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara où la population pourrait passer d’un peu plus de 800 millions d’habitants en 2010 à 4 milliards en 2100.

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