Gravity, une alliance de concurrents face à Google Facebook

Il existe déjà sur le marché des alliances de concurrents qui se sont organisés afin de résister aux géants d’internet en massifiant leurs données en les mutualisant. C’est le cas de Gravity. Cette alliance a été créée il y a 18 mois et emploie 12 personnes. La société est la propriété de 9 actionnaires et réunit 25 groupes et 150 éditeurs dont Les Echos, Le Parisien, L’Equipe, etc. Chacun mutualise ses données au sein de Gravity.

Le bénéfice est de donner naissance à une donnée plus volumineuse, plus riche et plus précise

« Nous sommes sur le marché de la publicité digitale. Les données sont mélangées en provenance de chacun des partenaires. Les données proviennent des environnements télécoms, médias et commerce » présente Fabien Magaton, CEO de Gravity. Gravity travaille avec Orange, SFR, Fnac, Darty, et des dizaines de médias français. « Le bénéfice est de donner naissance à une donnée plus volumineuse, plus riche et plus précise. L’ambition est de proposer des solutions de ciblage publicitaire plus efficaces pour les annonceurs » insiste-t-il.
Le dirigeant souligne que la stratégie individuelle ne fonctionne pas quand l’objectif est d’essayer de regagner des parts de marché sur le marché de la publicité. « Sur le marché du marketing digital, nous sommes face à un duopole extrêmement puissant, Google et Facebook avec l’arrivée prochaine d’Amazon, et peut être l’arrivée d’acteurs chinois. Ils sont tous gigantesques avec énormément de moyens » décrit-il.

Copier le fonctionnement des grandes plateformes transnationales

Ce marché de la publicité digitale est en croissance. « Il pèse un peu plus de 5 milliards d’euros dont 80% sont capturés par ces acteurs américains. Ce qui est plus effrayant encore, c’est que la croissance est capturée à 92% par eux. Donc l’objectif est de re-capturer des points de parts de marché en essayant de construire des solutions qui copient les atouts des grandes plateformes transnationales pour répondre aux attentes des annonceurs en termes d’efficacité. Nous sommes au début de notre aventure » reconnaît-il.

“Sur le segment des femmes de 25-49 ans, nous sommes à 70% de précision

Gravity s’emploie par exemple à qualifier l’âge et le genre des internautes, car cela est extrêmement demandé. Cette qualification représente près de 30% des ventes de datas opérées par la plateforme qui mutualise les données de navigation des internautes sur l’ensemble des sites. « Sur le segment des femmes de 25-49 ans, qui est extrêmement demandé, nous sommes à 70% de précision quand nos concurrents Facebook et Google vont être à 85-90% » indique-t-il.  Mais Gravity est supérieur à la moyenne du marché. Alliance Gravity est également destiné à mutualiser des moyens financiers afin d’investir dans des compétences. Le coût des ressources humaines pour opérer de la Data science est élevé.
La massification des données améliore la précision des algorithmes. « Nous avons des actionnaires qui ont effectué les mêmes travaux de calcul de prédiction que nous mais forcément sur un périmètre uniquement composé de leurs actifs de données. Et avec les mêmes algorithmes, les résultats sont inférieurs sans la masse qui permet d’améliorer la précision » pointe Fabien Magaton. L’internalisation de l’intelligence artificielle dans l’entreprise est tout à fait possible, poursuit-il, « mais il faut avoir les moyens de financer les équipes, et avoir une masse d’actifs data suffisamment significative pour rendre les algorithmes opérants, fonctionnels et efficaces » prévient-il.

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