Après des années de stagnation, le marché de l’intelligence artificielle (IA) explose et il ne se passe pas de jours sans que l’on annonce de nouvelles applications. Dans ce domaine, la Chine semble en pole position. Mais, ses avancées,notamment dans la reconnaissance faciale, inquiètent. Avec sa surveillance des réseaux sociaux, c’est un des piliers majeurs de son programme de «crédit social» visant à établir une culture de l’intégrité.
A l’opposé d’une telle surveillance, l’Union européenne a institué le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) le 25 mai 2018. Des études montrent que cette institution n’est pas toujours comprise par ceux-là mêmes qu’elle veut protéger contre une utilisation abusive de leurs données personnelles. Néanmoins, après un an de mise en œuvre, le bilan n’est pas si négatif. Google a été condamné à verser une amende de 50 millions d’euros du fait de ses infractions à la nouvelle réglementation. Par ailleurs, à ce jour, près de 145.000 plaintes ont été déposées auprès de la CNIL.
Dès lors, compte tenu de ces évolutions, la question s’est posée de savoir s’il ne convenait pas d’élargir le domaine de la protection des données personnelles à l’IA et de réglementer l’usage des algorithmes nécessaires à son fonctionnement.
C’est dans ce sens que le Parlement européen a adopté une résolution le 12 février dernier et qu’un projet de directive sur «les implications éthiques et humaines de l’intelligence artificielle» est à l’étude. Porté par la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Luyden, ce projet est en quelque sorte la contrepartie du volontarisme dont veut faire preuve la Commission pour contribuer à l’essor de l’IA dans l’Union européenne. Mais qu’en est-il exactement ? Que veut-on précisément réglementer ? Autrement dit, de quoi a-t-on peur ?
Peur de l’IA
Personne ne peut vraiment le nier, mais sous cette question, inévitablement, coule une représentation allégorique de l’IA. Difficile, en effet, d’oublier les images futures qu’en donnent des films comme Matrix avec La Matrice ou comme l’Odyssée de l’espace avec Hal. Rares sont les anticipations comme celle de la trilogie de Robert Sawyer avec Webmind qui en font un allié puissant de l’humanité. La plupart du temps, celle-ci est mise en péril par une intelligence artificielle dont elle a perdu le contrôle.
A tel point que pour éviter d’en arriver là, il ne manque pas de responsables prêts à tout, y compris à mettre fin, drastiquement, à toute expérience pouvant conduire à l’émergence d’une singularité, autrement dit, d’une IA, autonome et consciente.Car c’est bien de cela, dont il s’agit. Et c’est pour cela que depuis plus de 30 ans des investisseurs privés et l’Etat américain soutiennent, en toute discrétion, une entreprise comme Cycorp, créée en 1984, par Doug Lenat et dont le siège social se trouve à Austin, au Texas.
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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